"Là où est la haine, que je mette l'amour", dit la belle prière de saint François d'Assise. C'est ce qu'ont voulu faire les enfants de la paroisse Sainte-Bernadette, à Versailles, après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel mardi 27 juin 2023. De nombreux commerces ont subi de fortes dégradations, parfois incendiés, souvent pillés, laissant leurs propriétaires dans une détresse et une colère immenses. Afin de leur montrer une marque de soutien et de compassion, les enfants ont réalisé plusieurs dessins, qu'ils sont allés coller sur les parois des magasins encore debout.
"Nous avons été douloureusement surpris de voir que les commerçants et le club de foot avaient été saccagés et qu'une tentative d'incendie de l'école, sauvée in extremis, avait eu lieu", explique à Aleteia le père Gougaud, curé de la paroisse Sainte-Bernadette. "Parmi les commerçants touchés, la boulangère est une paroissienne. Le choc est donc grand. Nous avons décidé, à travers cette initiative, d'offrir une présence humble et modeste de l'Église, qui a une mission de consolation."
Une touche d'espérance au milieu des violences
Les retours enthousiastes des habitants du quartier ne se sont pas fait attendre. "Nous sommes une petite paroisse, dans un quartier de Versailles où les chrétiens sont minoritaires. Nous avons donc ce devoir de nous mettre au service de la fraternité, au milieu de cette violence gratuite et de la jouissance que certains ont à faire le mal", affirme encore le père Gougaud.
La mort de Nahel, jeune homme de 17 ans tué à bord de son véhicule lors d'un contrôle de police après avoir refusé d'obtempérer, a provoqué une vague de violence dans toute la France. De nombreuses villes ont été la cible de graves dégradations et de vandalisme, et plusieurs personnes, dépositaires ou non de l'autorité publique, visées par des agressions physiques. Dans le chaos général, l'initiative portée par la paroisse Sainte-Bernadette tend à prouver que l'espérance demeure, et se doit d'être portée par les chrétiens.