separateurCreated with Sketch.

Comment aider “l’enfant du milieu” à trouver sa place ?

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Caroline Moulinet - publié le 20/06/23
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Les parents ont bien conscience de leur rôle d’aimer et éduquer leurs enfants. Très conscients aussi de la difficulté d’accompagner chacun d’eux, personnellement, avec ses spécificités qui le rendent unique à leurs yeux. Aleteia propose quelques pistes pour aider l’enfant du milieu à trouver sa place.

Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.

Je donne en 3 clics

*don déductible de l'impôt sur le revenu

La naissance du premier enfant transforme le couple en parents. "L'aîné, c’est l’enfant qui nous apprend tout de notre rôle de parent", écrit la consultante familiale et éducatrice Montessori Catherine Dumonteil-Kremer dans son livre Relations frères-sœurs, du conflit à la rencontre (Editions Poches Jouvence). En devenant parents, le père et la mère apprennent leur tâche, découvrent leurs premières angoisses de parents, s’émerveillent des premières acquisitions et réussites de leur enfant.‌

Alors que la famille s’agrandit, il arrive que l’enfant du milieu peine à trouver sa place entre l’aîné qui porte les joies et les peurs de toutes les premières fois, et le dernier, pas encore autonome, qui accapare le temps disponible. Certaines configurations familiales peuvent parfois aider le second à trouver sa place, par exemple quand le second est un garçon entouré de deux sœurs. Mais quand la famille a deux filles puis un garçon, la seconde fille peut avoir des difficultés à se démarquer de sa grande sœur.

‌"J’évite à tout prix de coller des étiquettes", confie Caroline, maman de quatre enfants, deux filles et deux garçons. "La comparaison enferme l’enfant qui n’est pas libre de devenir qui il est. J’aime rappeler également que si je dis à l’un “bravo tu cours vite”, ça ne veut pas dire que j’ai dit à l’autre “tu es nul, tu cours moins vite.” Un compliment à l’un n'enlève aucun mérite à l’autre. Je veille à verbaliser cela pour que chacun se sente exister par lui-même, pas en fonction des autres."

‌Un espace (physique) dédié à chaque enfant

Elisabeth Crary, éducatrice en parentalité, rappelle dans Arrête d’embêter ton frère, laisse ta sœur tranquille (Editions JC Lattès) l’importance des frontières pour chaque enfant : "Certaines choses sont pour eux et d’autres non. Ils peuvent aller à certains endroits et pas à d'autres." Ainsi il est bon que chaque enfant ait un espace dédié, même s’il s’agit simplement d’un tiroir rien que pour lui dans la commode de la chambre commune. Cet espace privé permet concrètement, à chaque enfant, d’avoir une place. Pour le second, cela sera un lieu où l’aîné n’aura pas à faire de commentaires ou à donner des ordres, un lieu que le plus jeune n’ira pas mettre en désordre, des choses que le second pourra avoir pour lui sans que le benjamin touche à tout.

"Il peut être sûr que je garde un moment rien que pour lui à un autre horaire."

Pour Elisabeth Crary, les enjeux pour éviter les conflits dans la fratrie sont les suivants : se sentir aimé, pouvoir explorer le monde, apprendre à gérer ses émotions et celles des autres, satisfaire ses besoins et enfin développer des stratégies sociales. La place dans la famille a un impact sur ces différents points. Les parents vont pouvoir soutenir chacun, et notamment l’enfant du milieu. Gabrielle raconte : "L’aînée peut demander beaucoup d’aide pour ses devoirs et le petit mobilise toute mon attention quand arrive l’heure du bain et du dîner. Pas facile pour mon fils au milieu : j’ai l’impression de le laisser un peu de côté en fin de journée. Alors je lui rappelle que je suis là pour l’aider lui aussi. Je reconnais que je ne peux pas le faire à 18h15 ! Mais il peut être sûr que je garde un moment rien que pour lui à un autre horaire."

Accepter les émotions de son enfant

Catherine Dumonteil-Kremer invite aussi les parents à accepter les émotions de leurs enfants. "Nous voudrions que [nos enfants] s’entendent, qu’ils s’aiment, (...) qu’ils soient de bons soutiens l’un pour l’autre tout au long de leur existence." Alors quand l’enfant du milieu dit que l’aîné le tyrannise ou que le bébé lui rend la vie impossible, plutôt que de nier l’émotion en répondant “Mais tu l’aimes quand même”, pourquoi ne pas envisager de rejoindre l’enfant, sans le juger : “Ca te fait mal quand il se moque de toi, n’est-ce pas ?” ou encore “Tu préférerais que ton petit frère ne soit pas là ?” Ainsi l’enfant se sent reconnu dans son ressenti et il peut s’ouvrir à ses parents plutôt que d’enfermer son amertume au fond de son cœur.

"Pour les dix ans de chaque enfant, nous faisons un voyage juste avec lui en confiant les autres aux grands-parents", témoigne Marie. "C’est une étape importante qui montre à chacun qu’il a une place que personne ne lui prendra."

‌Quelques soient les moyens que les parents choisissent pour montrer leur amour à leur enfant, ils permettent à l’enfant de croire la parole du Seigneur adressée à Jérémie: "Je t’aime d’un amour éternel" (Jr 31, 3). L’enfant est connu, il se sent reconnu, il se sait aimé.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant.