Parmi toutes les images que Jésus aurait pu choisir pour se présenter comme le Sauveur des hommes, il a choisi celle du Bon Pasteur (Jn 10,11-14). Un pasteur se consacre au bien-être de ses brebis, fait attention à chacune d’entre elles et donne sa vie pour elles. Le pasteur est familier et rassurant pour les brebis. Comme le dit Jésus : « Les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (Jn 10, 4-5).
Les brebis suivent le bon pasteur. C’est la plus grande marque d’estime et d’amour que les brebis puissent témoigner à leur berger. Comme bon pasteur, Jésus appelle chaque homme par son nom. En le suivant, l’homme accomplit son désir profond de vivre avec Lui, d’adhérer à ses paroles et à ses commandements. Plus l’homme reste proche de Jésus, en le suivant comme une brebis suit son pasteur, plus il est en sécurité et devient ce qu’il est appelé à être.
Quand l’homme suit le bon pasteur, il reconnaît que des choses doivent changer en lui. Il se livre tout entier à Lui, avec sa personnalité, son intelligence et tout son être, pour qu’Il transforme ce qui doit être transformé. Par la prière, l’homme demande au bon pasteur de lui transmettre sa vie même et sa sainteté, conditions nécessaires pour que l’homme devienne pleinement vivant.
Le cardinal Ratzinger écrit ainsi :
"Suivre" est quelque chose d'intérieur, une nouvelle orientation de sa vie. C’est s’abandonner à la volonté d'un autre, de sorte qu'être avec cet autre et être à sa disposition sont maintenant le centre de son existence humaine. "Suivre" signifie se confier à la Parole de Dieu, la placer au-dessus des lois de l'argent et du pain, et en vivre. Ce n'est qu'en se perdant que l'homme se retrouve. Suivre le Christ, c'est donc entrer dans l’abandon de soi qui est le véritable cœur de l'amour. Suivre le Christ, c'est devenir quelqu'un qui aime comme Dieu a aimé.
Pour suivre le Christ, qui est le bon pasteur, il est possible de réciter cette belle prière de l’Abbé Raymond Jourdain de Celles (XIVe siècle) :
Ô Seigneur Jésus-Christ, mon doux pasteur, que te rendrai-je pour tout ce que tu m’as donné ? Que te donnerai-je en échange du don que tu me fais de Toi-même ? Même si je pouvais me donner mille fois à toi, ce ne serait toujours rien, car je ne suis rien face à toi. Bien que je ne puisse pas t'aimer autant que je le devrais, tu acceptes mon faible amour. Donne-moi ton amour le plus ardent par lequel, avec ta grâce, je t’aimerai, te plairai, te servirai et accomplirai tes commandements. Que je ne sois jamais séparé de toi, ni dans le temps ni dans l'éternité, mais que je demeure, uni à toi dans l'amour, pour toujours et à jamais. Amen