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La calotte, autrefois appelée submitrale, car placée sous la mitre de l’évêque, est cette « petite coiffure, violette pour les évêques, rouge pour les cardinaux et blanche pour le Pape qui couvre le sommet du crâne » nous dit l’Eglise. Son étymologie fait débat parmi les linguistes, mais le mot lui-même semble emprunté à l’ancien français cale, c'est-à-dire « coiffure ». Ce petit couvre-chef circulaire qui épouse la forme du crâne était initialement portée par tous les ecclésiastiques selon la couleur de leur soutane (jusqu’au noir pour le bas-clergé) et avait une fonction purement pratique puisqu’elle servait à protéger le sommet du crâne du froid après la tonsure. Cette tradition, qui disparaît avec le concile Vatican II, quoique toujours d’usage dans certains rares ordres monastiques, voulait que les hommes qui entraient dans les ordres se fassent raser une partie de la tête en forme de cercle pour exprimer leur renoncement au monde. Depuis qu’ils n’arborent plus cette coiffure délicate, la calotte est désormais réservée aux évêques, aux cardinaux et au pape, et manifeste leur appartenance à la hiérarchie.
Aujourd'hui, quelle symbolique pour la calotte ?
Dans l'Église, les dignitaires portent la calotte à certains moments de la messe, mais la retirent au moment de la Consécration. A chaque autorité sa coiffe et sa couleur : l’évêque porte la calotte violette (ou rose, en fonction du point de vue) sous sa mitre, tandis que celle du cardinal, sous sa barrette (ce bonnet rigide quadrangulaire), est rouge. Le blanc est quant à lui réservé au pape, comme le veut la tradition depuis saint Pie V, pape au XVIe siècle. Le souverain pontife avait choisi cette couleur pour manifester son appartenance à l'ordre des dominicains : jusqu’alors, les papes portaient l’habit rouge. Pourquoi le violet ? Pour Michel Pastoureau, historien de l’art et grand spécialiste de la couleur, son usage vient « du concile de Trente et l'instauration du missel romain de saint Pie V (1570) » (L'Eglise et la couleur, des origines à la Réforme). « Le violet, dont les reflets chatoyants et sombres saturent les yeux, était regardé dans l’Antiquité comme la couleur significative de la royauté, de la puissance, des hautes dignités, de la richesse » explique l’Eglise en citant La Sainte Messe d’Eugène Vandeur, bénédictin de Maredsous. Il désigne ainsi la dignité hiérarchique de l’évêque, en sa qualité de représentant du pouvoir divin sur terre.
Calotte rose et kippa noire : une seule et même tradition ?
La calotte ne doit pas être confondue avec la kippa juive, car elles n’ont simplement pas la même fonction. Tandis que la première tient originellement son usage de sa fonction prosaïque, la kippa juive recouvre quant à elle une fonction symbolique. Son étymologie, ainsi, vient de l’hébreu כיפה, kaph, c'est-à-dire « dôme » ou « paume ». Par extension, elle rappelle donc la main de Dieu posée sur celui qui la porte et manifeste un signe d’humilité. Si l’usage veut que l’on enlève son chapeau en entrant dans une église, les Juifs, au contraire, revêtent leur kippa lorsqu’ils se rendent dans une synagogue.