Interrogé sur son rapport à la mort par le média argentin Infobae le 10 mars dernier pour les dix ans de son pontificat, le Pape a eu une réponse inattendue. À la question "Selon vous, que se passe-t-il dans l'instant suivant la mort ?", celui-ci a répondu : "Je crois que jusqu'au dernier moment, Dieu attend et aide. Il y a un très beau chapiteau médiéval dans la cathédrale de Vézelay, je ne sais pas s’il est du Xe siècle ou du XIe siècle [...]. D'un côté, Judas est pendu. […] De l'autre côté, le bon berger, qui l'entraîne avec un sourire ironique. C'est le drame : qui gagne à la fin ? Et ce dernier gagne. Toujours."
Mais quel est ce chapiteau auquel le Pape fait référence ? Situé à vingt mètres du sol, il date bien du XIIe siècle et se trouve effectivement dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Vézelay (Yonne). À gauche, Judas, nu, s'est pendu, la langue tirée. À droite, un personnage emporte son corps. Le Bon Pasteur dont, ainsi que l'avait déjà fait remarquer le Pape lors d'un voyage à Cracovie "les lèvres d’un côté sont tristes" mais qui "de l’autre côté arborent un sourire", ajoutant : La miséricorde est un mystère, c’est un mystère. C’est le mystère de Dieu.Quelle est la signification de cette étrange représentation ? S'agit-il du Christ, ou bien du Bon Samaritain ou encore d'un démon ? Le Pape, en choisissant d'y voir Jésus, n'apporte pas de réponse, comme il le dit dans son homélie du 8 avril 2020 : "Oui, cela me console de voir ce chapiteau de Vézelay : comment finit Judas? Je ne sais pas. Jésus profère de fortes menaces : “Malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux eut valu pour cet homme-là de ne pas naître!” (Mt 26, 24). Mais cela veut-il dire que Judas est en enfer? Je ne sais pas. Je regarde le chapiteau. Et j'entends la parole de Jésus: “Ami”."