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Depuis le mois de janvier, le rythme des actes malveillants dirigés contre différentes églises de la capitale s'accélère. La dernière série date du 10 mars, durant laquelle les églises Saint-Nicolas des Champs, Saint-François-Xavier et Saint-Vincent ont subi des dégradations. Face à cette insécurité grandissante, des voix réclament davantage de sécurité pour les édifices catholiques. Le groupe d’opposition à la Mairie de Paris, "Changer Paris", qui réunit Les Républicains, centristes et indépendants, a ainsi annoncé vendredi 10 mars la présentation de plusieurs propositions en ce sens au Conseil de Paris lors des séances qui se tiendront du 14 au 17 mars.
Le groupe demander notamment à la Ville de Paris d’ordonner la protection des édifices par la police municipale et la police nationale ainsi que de permettre l’installation d’équipements pour sécuriser les lieux de culte et les paroisses. "La mairie de Paris a le pouvoir d’intervenir en faveur de tout ce qui touche à la sécurité", rappelle à Aleteia Marie Toubiana, conseillère de Paris du 19e arrondissement à l’origine du vœu. "Elle peut non seulement placer les églises sous protection policière renforcée mais aussi financer des caméras de surveillance, par exemple", poursuit-elle.
Réparation des dégâts
Parmi les autres demandes, le groupe Changer Paris demande à ce que la Ville de Paris assume elle-même les dégâts lorsque les églises concernées lui appartiennent. En vertu de la loi de séparation des Églises et de l’État, la Ville est propriétaire de 85 églises. Elle doit répondre à des obligations en matière de sécurité de ces établissements, ce qui concerne également les travaux nécessaires à leur bonne conservation, comme l’avait rappelé le "Plan de sauvetage des églises parisiennes", adopté en 2019.
Les églises Saint-Augustin, Saint-Eustache, ou encore Notre-Dame de Lorette, toutes profanées ou vandalisées ces derniers jours, sont par exemple propriétés de la Ville. "Il y a eu trop de tentatives d’incendies et d’autres dégradations dans les églises ces derniers temps, nous ne pouvons pas passer cela sous silence", estime encore Marie Toubiana.
Vagues d’attaques contre les églises catholiques de Paris
Une série d’attaques contre différentes églises de la capitale ont été constatées ces trois derniers mois. En janvier, le sanctuaire Notre-Dame de Fatima situé dans le 19e arrondissement a été visé à deux reprises par des tentatives d’incendie, avec sa porte d’entrée aspergée d’un liquide hautement inflammable. Dans le même temps, l’église Saint-Martin-des-Champs (10e arrondissement) a elle aussi échappé de peu à un grave incendie. La porte et la façade ont été partiellement brûlées. Quelques jours plus tard, le 25 janvier, l’église Saint-Laurent, dans le même arrondissement, était à son tour endommagée à l’extérieur.
Le mois de février et le début du mois de mars ont également été marqués par une vague de profanations et de dégradations dans plusieurs églises du centre de Paris, parfois à quelques heures d’intervalle. Un suspect a finalement été interpellé vendredi 10 mars, soupçonné d’être l’auteur de ces délits. Dans chacune, des statues, tableaux et parfois l’autel ont été brisés ou endommagés. À Saint-Martin d’Orly, le tabernacle a été brisé et les hosties volées le 10 février.
Cette série noire ne touche pas que les églises parisiennes. Alors que l’année 2023 venait à peine de débuter, plusieurs églises de toute la France ont été visées par des actes antichrétiens. Parmi elles, Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg, ou encore Saint-Louis Roi à Champagne-au-Mont-d’Or. À Eguisheim, des départs de feux ont eu lieu vendredi 10 mars dans l’église Saints-Pierre-et-Paul, près du chœur et au niveau du confessionnal. Chaque année, entre 700 et 900 actes de vandalisme et de profanation contre des églises sont recensés.