En latin ecclésiastique, poutre se dit trabes, is. La trabes est une poutre en bois utilisée dès les débuts du christianisme en Gaule pour marquer la séparation entre la nef et le chœur, entre le profane et le sacré. Très tôt, un Christ en croix est fixé au centre. La poutre est un support facile. La Vierge et saint Jean viennent se placer naturellement de part et d’autre de la croix. D’où l’expression "poutre de gloire". Parfois ce sont des instruments de la Passion. Ou des reliques, des luminaires…. Pendant la Semaine Sainte, la poutre de gloire sert à suspendre le voile violet qui masque l’autel.
Les poutres de gloire sont toujours placées en hauteur, transversalement entre les arcs ou les piliers, à l’entrée du chœur ou d’une chapelle. Dans les grands édifices, la longueur de la poutre exige des piliers pour la soutenir. Ces piliers sont à l’origine des jubés, finissant par former une véritable cloison, en bois ou en pierre, entre les laïcs et les religieux.
Le Concile de Trente (1545-1563), qui demande à l’Église de permettre aux fidèles de suivre l’intégralité de la messe, et le réaménagement des églises à partir du XIXe siècle ont fait disparaître la majorité des jubés et des poutres de gloire. Aujourd’hui, on en trouve pratiquement plus que dans les petites églises, sans qu’une région soit plus gâtée qu’une autre. Certaines sont richement décorées, d’autres sont plus sobres. Elles font l’objet de restaurations voire de réinstallation lorsqu’on retrouve les sculptures du décor d’origine.