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[HOMÉLIE] À l’Épiphanie, le Christ se manifeste aux chercheurs de Dieu

Les rois mages en voyage, par James Tissot.

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Jacques de Longeaux - publié le 08/01/23
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Curé de la paroisse Saint-Pierre-du-Gros-Caillou à Paris, le père Jacques de Longeaux commente l’évangile de la solennité de l’Épiphanie (Mt 2, 1-12). Les mages sont les précurseurs des chercheurs de Dieu que leur quête de vérité, avec le secours de la Révélation, a mené jusqu’au Christ.

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (Mt 2, 2). L’arrivée à Jérusalem des mages venus de l’Orient lointain provoque un grand émoi. Le roi Hérode est bouleversé par ce qu’ils disent. Il comprend que ce « roi des juifs » est le Messie annoncé par les prophètes. Aussitôt, il voit en lui une menace, un adversaire, qui risque de priver ses propres enfants du trône. Il commence par convoquer les grands-prêtres et les scribes — c’est-à-dire les spécialistes de la Bible — pour qu’ils lui disent où le Messie doit naître. La réponse se trouve dans le livre de Michée : à Bethléem, en terre de Juda, dans la ville de David. Il y envoie les mages en leur faisant promettre de l’informer du lieu précis où se trouve l’enfant afin qu’il aille à son tour se prosterner devant lui. On sait quelle est son intention meurtrière, comment la Sainte Famille y échappera et le massacre qu'il ordonnera lorsqu’il réalisera que les mages sont retournés chez eux sans être passés chez lui.    

Un signe dans le ciel

Qui sont-ils, ces mages ? Ce sont des savants de leur époque. Ils possèdent la science des étoiles. Leur science n’est pas la même que la nôtre. L’objectif est différent. Nous cherchons à agrandir, dans toutes les directions, le périmètre de notre connaissance du monde. Nous voulons découvrir les lois qui régissent les processus que nous observons afin d’améliorer nos conditions de vie. Nous tentons de capter les énergies de la nature pour augmenter nos capacités, pour dépasser nos limites. Nous attendons des découvertes scientifiques qu’elles aient des applications techniques.

Les mages, eux, scrutaient les étoiles parce qu’ils y lisaient des signes. Pour eux, elles étaient porteuses de messages sur le sens des événements présents, elles annonçaient les événements significatifs à venir. Les mages étaient les interprètes de ces signes adressés par le monde divin au monde humain. Un jour, ils ont vu une nouvelle étoile apparaître à l’Orient. Ils ont eu la certitude qu’elle annonçait la naissance du roi des Juifs attendus. Ils se sont mis en route vers cet enfant pour se prosterner devant lui et lui offrir de l’or, cadeau royal, de l’encens, que l’on offre à Dieu dans le culte du Temple, de la myrrhe, utilisé pour oindre les morts.

Les droits de la raison pour chercher Dieu

Les mages ne sont pas juifs, ils sont païens, ce sont des étrangers, venus d’une contrée lointaine. Si saint Matthieu rapporte en détail leur venue vers l’enfant Jésus, c’est qu’il voit dans cet épisode l’annonce de l’adhésion à la foi chrétienne de nombreux peuples païens. Les mages sont les précurseurs de tant de chercheurs que leur quête de vérité et d’une vie bonne a menés jusqu’au Christ. Même si leur science n’est plus la nôtre, leur itinéraire nous intéresse.  

Tout d’abord, ils n’ont été éclairés que par leur savoir humain. Tout au long de son pontificat, le pape Benoît XVI a défendu les droits de la raison dans la recherche de la vérité. L’homme se pose des questions fondamentales sur ce qu’il est, sur le sens de sa vie, sur le bien et le mal, sur Dieu. Notre culture a tendance à penser que la raison ne peut atteindre aucune vérité dans ces domaines. L’usage valide de la raison se limiterait aux mathématiques, aux sciences expérimentales et à leurs applications techniques. Dans le domaine moral et religieux nous serions livrés à l’affectivité et aux préjugés, il n’y aurait que des habitudes de penser et d’agir multiples et irréductibles. Benoît XVI, au contraire, a défendu ardemment l’importance et la légitimité de la raison dans la recherche du bien, du vrai, du beau, de Dieu. 

La Révélation est nécessaire

Mais la raison seule ne suffit pas pour arriver jusqu’au Christ. La Révélation est nécessaire. C’est l’Écriture sainte qui conduira les mages jusqu’à Bethléem, où ils retrouveront l’étoile qui leur indiquera la maison où se trouve Jésus. Notre connaissance n’est pas toute-puissante. La lumière de notre raison est insuffisante pour atteindre la vérité sur Dieu et sur nous-mêmes, sur ce que nous sommes et sur ce que nous devons faire. Nous avons besoin du secours de la Révélation. Les plus grands scientifiques reconnaissent que la science ne résout pas toutes les questions. Un moment vient où notre intelligence, sans renoncer à elle-même, doit humblement accepter de se laisser éclairer par une lumière qui vient de plus loin qu’elle, la lumière de Dieu qui se manifeste à l’homme dans la personne de Jésus (Épiphanie). C’est alors le temps de l’émerveillement, de la joie, de l’adoration.

L’exemple des saints montre que plus l’on s'approche de Dieu, plus on le cherche. Pour connaître Dieu — et donc le chercher — ouvrons nos cœurs et nos esprits à la lumière de la foi, engageons-nous sur le chemin de la charité. Demandons au Seigneur, par l’intercession des mages, d’être d’infatigables chercheurs de Dieu.

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