Depuis plus de 2000 ans, des millions de fidèles croient en la « maternité virginale de Marie », également appelée « conception virginale du Christ ». Cela signifie que Marie a conçu son fils Jésus tout en restant vierge.
Dans le Credo, les catholiques professent que le Christ « a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie » (Symbole des apôtres). Ils croient aussi en la « virginité perpétuelle » de Marie, autrement dit qu’elle a toujours été vierge, avant, pendant et après l’enfantement de Jésus. Cette doctrine a été proclamée comme vérité de foi lors du IIème Concile de Constantinople (en 553) : « Le Verbe de Dieu s’est incarné dans Marie, sainte et glorieuse, Mère de Dieu toujours vierge, et Il est né d’Elle ».
Près d’un siècle plus tard, le Concile du Latran (en 649) déclare que « Jésus a été conçu de l’Esprit Saint sans semence virile. »
Cette doctrine de la maternité virginale de Marie a été confirmée par d’autres conciles : le IVème Concile du Latran (1215), le IIème Concile de Lyon (1274), le texte de la définition du dogme de l’Assomption (1950) où la virginité perpétuelle de Marie est ajoutée aux motifs de son élévation à la gloire céleste avec son corps et son âme. Elle a été enfin confirmée par le Concile Vatican II qui précise que la naissance du Fils premier-né de Marie « fut non la perte mais la consécration de son intégrité virginale » (Lumen Gentium 57).
Les Evangiles, en premier lieu, font également référence à la virginité de la mère de Jésus.
1MARIE A CONSACRÉ SA VIRGINITÉ À DIEU
Au moment de l’Annonciation, Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » (Lc 1, 34)
Ce qui signifie en langage biblique : puisque je n’ai pas de relations sexuelles avec un homme.
En grec, le verbe « connaître » est au présent de l’indicatif et témoigne d’un état durable, d’une situation non sujette à changement. Avant même le grand événement de sa vie (et de la nôtre !), l’Annonciation, Marie avait déjà fait un vœu de virginité. De nombreux Pères de l’Eglise se sont rendus à cette évidence, comme par exemple Bernard de Clairvaux (dans son Sermon à la louange de la Vierge Marie) ou encore Saint Augustin (Sermon 291) : « À l’annonce faite par l’Ange, Marie répond : ‘Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?’ Ce qu’elle n’aurait certainement pas dit si elle n’avait pas antérieurement consacré à Dieu sa virginité ».
2LA GLOIRE DE DIEU DESCEND SUR ELLE
L’ange Gabriel répond aussitôt à la question de Marie :
« L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35).
De l’avis unanime des exégètes, il s’agit ici d’une allusion claire à la Shékinah, un terme hébreu qui désigne dans la Bible la présence de Dieu parmi son peuple, ou encore la manifestation glorieuse de Dieu. Autrement dit, la Gloire de Dieu est descendue « d’en haut » sur Marie et c’est l’action transcendante de l’Esprit Saint qui a suscité en Elle la divine Présence.
Il est intéressant de noter que la virginité de Marie et la divinité de l’Enfant sont inséparables. Les deux sont liées étroitement dans le message de l’ange par le « c’est pourquoi… ».
Enfin, l’ange Gabriel rapproche le cas de Marie d’un autre « miracle », celui de sa cousine Elisabeth qui, bien que très âgée et stérile, est enceinte de six mois (ce qu’il n’aurait clairement pas fait, si l’intervention de Dieu en Marie n’était pas de l’ordre du miracle). Et de terminer : « Car à Dieu, rien n’est impossible » (Lc 1, 37).
Marie est donc restée vierge « pendant l’enfantement » grâce à une intervention unique et miraculeuse de Dieu.
3JÉSUS AFFIRME SA FILIATION DIRECTE AU PÈRE DES CIEUX
Lors du Recouvrement de Jésus au temple, Marie retrouvant Jésus lui exprime son étonnement :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Lc 2, 41-51).
Immédiate est la réplique de Jésus, qui montre qu’à douze ans, il est parfaitement conscient de sa filiation directe du Père des cieux : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Lc 2, 49).
Si les Évangiles ne rapportent que cette unique parole du Verbe fait chair en l’espace de trente ans, c’est qu’elle doit être décisive et capitale ! Dans l’Evangile de Jean (8, 42), Jésus le redit : « C’est de Dieu que je suis sorti et que je viens ».
Aliénor Strentz est fondatrice du blog « Chrétiens heureux » et Missionnaire de l’Immaculée Père Kolbe. Elle est aussi docteur en ethnomusicologie et formatrice pour adultes.