Dans l'État du Chhattisgarh, au centre de l’Inde, plusieurs familles ont payé le prix fort après avoir refusé de se plier aux coutumes traditionnelles afin de suivre des rites chrétiens. Le 22 novembre, huit familles ont subi une attaque d’une grande violence par d’autres familles indigènes parce qu’elles auraient suivi "des pratiques chrétiennes" sans pour autant être baptisées. Refusant depuis plusieurs mois de participer aux rites traditionnels tribaux, ces familles se sont attiré l’ire de leurs concitoyens, les isolant progressivement du reste de la population. Dans la nuit du 22 novembre, plusieurs assaillants sont entrés de force dans les maisons des familles en question, les rouant de coups au point de blesser grièvement plusieurs personnes.
"Maintenant, nous avons tous peur car nos propres frères et sœurs se sont retournés contre nous", a déclaré à UCA News l’une des familles, ajoutant que "nous pourrions devoir quitter le village à moins que nous ne bénéficiions de la protection de la police". La police locale, avertie de cette attaque après un dépôt de plainte, n’aurait pris à ce jour aucune mesure contre les agresseurs. Ces derniers ont même menacé de brûler les maisons des autochtones refusant de suivre les rites traditionnels. Un incident similaire a été signalé dans la ville de Narayanpur le 20 novembre. Des fidèles pentecôtistes ont été passés à tabac par une foule entière armée de bâtons. Les assaillants ont également déchiré des Bibles.
Les chrétiens, cibles d’une violence à peine cachée
Les chrétiens en Inde représentent une minorité marginalisée, régulièrement visée par des actes de persécution ou d’intimidation, comprenant agressions physiques, violences sexuelles, menaces, profanations et vandalisme. Le niveau de violence varie selon les États qui composent la République d’Inde : en 2022, l'État l’Uttar Pradesh est considéré comme l'État le plus violent, suivi par le Chhattisgarh. Sur les 1.3 milliard d’habitants que compte la population indienne, 80% sont hindous. Les chrétiens quant à eux, ne représentent que 2,3% des habitants.