Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Normandie, a annoncé jeudi 20 octobre avoir adressé un signalement au Dicastère pour la doctrine de la foi (ministère du Vatican), après que d’autres personnes se sont fait connaître "pour des faits commis par Mgr Santier dans le cadre de son ministère de prêtre alors qu’elles étaient jeunes adultes". Les mesures disciplinaires, prises il y a un an par le Saint-Siège à l’encontre de l’ancien évêque de Coutances (Manche) pour des faits de voyeurisme ont été rendues publiques il y a quelques jours. Ces faits auraient été commis dans les années 1990. Il a également indiqué que le procureur de la République en a été informé.
L’archevêque de Rouen a également renouvelé sa détermination à rendre compte "aux fidèles et à notre société" de l’existence d’agissements inacceptables accomplis dans le cadre de la mission. "Il ne doit pas y avoir d’exception pour les évêques", rappelle également Mgr Dominique Lebrun. "Ce jour, j’ai rencontré Mgr Santier que j’ai informé de la nouvelle procédure. Je lui ai demandé de participer à cette œuvre de vérité autant qu’il le peut. Il demeure mon frère pour lequel je prie."
"Il ne peut y avoir d’impunité dans l’Église, quelle que soit la fonction de la personne mise en cause", a par ailleurs réagi dans une déclaration le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort. "J’entends aussi la demande d’une plus grande clarté sur ces procédures canoniques et les mesures qui peuvent en découler. Nous sommes là face à une tension entre les exigences du droit canonique, son usage, ses interprétations qui peuvent varier d’un expert à l’autre, les pratiques de la justice de notre pays, le respect des personnes et l’exigence de transparence que portent beaucoup de fidèles."