separateurCreated with Sketch.

Les routes de l’encens, une prescription divine exclusive

Hiéroglyphe représentant la plantation d'arbres à encens en Égypte antique.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 30/08/22
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
La place occupée par l’encens et les aromates fut très tôt essentielle dans le culte rendu au Dieu unique des Hébreux. Rare et précieux depuis plus de 6.000 ans, cette résine destinée à être brulée dans les lieux de culte fera l’objet d’un commerce actif sur les routes de la Bible…

L’encens fut très tôt essentiel au culte des Hébreux suivant l’injonction divine faite à Moïse dès le Livre de l’Exode : "Procure-toi des aromates : storax, ambre, galbanum aromatique et encens pur, en parties égales. Tu en feras un encens parfumé qui soit salé, pur et saint. C’est une œuvre de parfumeur. Tu en réduiras une partie en poudre que tu mettras devant l’arche du Témoignage, dans la tente de la Rencontre ; là je te laisserai me rencontrer. Pour vous, ce sera chose très sainte. L’encens composé selon cette recette, vous ne l’utiliserez pas pour votre propre usage : il sera saint, réservé au Seigneur. Celui qui en fera une imitation pour jouir de son odeur sera retranché de sa parenté." (Ex 30, 34-38). 

Ainsi, la Bible évoque-t-elle très tôt l’emploi de l’encens dans le cadre du culte parmi les objets les plus précieux à réserver pour Dieu : "de l’huile pour le luminaire, du baume pour l’huile de l’onction et de l’encens aromatique" (Ex, 25, 6). Cette référence biblique ancienne témoigne de l’importance que la religion monothéiste encore en formation réservait à son usage et qui était déjà le fruit d’un commerce très prospère à cette époque. 

Le commerce de l’encens

Les sociétés de l’Arabie du Sud connaissaient en effet déjà bien cette résine particulière également présente dans de nombreux autres cultes et dont les Égyptiens notamment faisaient grand usage lors de leurs cérémonies quotidiennes. Cette résine extraite d’un arbre particulier du genre Bosswellia était mélangée à des gommes aromatiques comme l’oliban, des épices, des fleurs… Sa rareté rend l’encens rapidement très précieux et fait l’objet d’un commerce fructueux. Cette pratique allait ainsi générer des routes commerciales essentielles transportant par caravanes entières ces produits recherchés dès le premier millénaire av. J.-C. ainsi qu’en témoigne cette autre référence biblique ancienne de la Genèse :

L’Arabie du Sud allait tirer ses richesses de ce commerce en raison des arbres particuliers permettant de recueillir cette gomme dans la région entre Hadramaout et Dhofar sur les pentes des montagnes de Quara et de Qamar. C’est ainsi qu’est née l’une des routes commerciales les plus anciennes de l’humanité par laquelle allait être transportée ce bien précieux parmi les plus chers pour les cultes. La route de l’encens entre océan Indien et Méditerranée allait longer l’Arabie en de longues processions de caravanes à dos de chameau sur plus de 2.000 kilomètres du Sud vers le Nord, du port de Qana jusqu’au port de Gaza en passant par la fameuse cité de Pétra. 

Ce sont les habitants de l’ancien royaume de Saba (actuel Yémen), les Sabéens, qui monopolisèrent ce commerce fructueux comme en témoigne cette autre célèbre référence ancienne de la Bible à la reine de Saba visitant le roi Salomon au Premier livre des Rois :

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)