Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 19 août 2022
1 - Le Pape doit-il s’exprimer sur le Nicaragua ?
2 - "De nombreux chrétiens s'autocensurent inconsciemment", affirme un institut
3 - Que faut-il attendre de la réunion de tous les cardinaux ?
1Le Pape doit-il s’exprimer sur le Nicaragua ?
26 anciens chefs d'État et de gouvernement d'Espagne et d'Amérique latine, tous membres de l'Initiative démocratique d'Espagne et des Amériques (IDEA), ont signé une déclaration dans laquelle ils expriment leur "vive préoccupation" face à ce qui se passe au Nicaragua "sous la dictature primitive de la famille Ortega-Murillo". Selon eux, le régime entend "détruire les racines culturelles et spirituelles du peuple nicaraguayen afin (...) d'en faire une proie facile à dominer en détruisant sa dignité et en fracturant ses racines culturelles". Ils demandent au chef de l'Église catholique "une position ferme pour défendre le peuple nicaraguayen et sa liberté religieuse". Mais l’ancien correspondant d'ABC au Vatican, Juan Vicente Boo, estime qu'une forte condamnation du pape pourrait générer une répression encore plus forte contre les catholiques du pays. Pour le journaliste, l’une des tâches de la diplomatie vaticane est la médiation, qui ne saurait "commencer par une condamnation, car l'une des parties ne vous écoutera pas". En ce sens, le Pape "doit faire très attention à ses paroles afin d'obtenir le meilleur résultat, en essayant d'avoir le moins d'effets négatifs possible".
2"De nombreux chrétiens s'autocensurent inconsciemment", affirme un institut
"De nombreux chrétiens s'autocensurent inconsciemment", affirme Dennis P. Petri, directeur de l'Institut international pour la liberté religieuse. Alors que d’après les dernières études de son organisme, la discrimination religieuse dans le monde est en augmentation – touchant toutes les religions et toutes les zones géographiques – il cite particulièrement le Nigeria, le Mexique, Cuba et le Nicaragua. Mais, note-t-il, si l’Occident "a l'impression que les persécutions religieuses sont le lot de régions éloignées comme le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Inde ou la Chine", il est cependant lui-même confronté à "d’autres formes de limitation de la liberté religieuse". Il s’agit d’une "autocensure", aussi appelée "effet paralysant". Ce phénomène, explique l’expert, "se produit lorsqu'un individu qui jouit de la liberté de s'exprimer librement décide de s'autocensurer afin d'éviter les conséquences négatives de l'expression de son opinion dans un cas donné". Ainsi de nombreux chrétiens occidentaux ressentent le besoin d'être "prudents", de "s'auto-séculariser" ou d'utiliser un "langage démocratique" pour exprimer leurs idées. Un comportement qui n'est souvent pas reconnu comme de l'autocensure par les individus eux-mêmes. Malgré tout, Dennis P. Petri ne perd pas espoir : "La dimension religieuse, spirituelle ou transcendantale de l'homme est essentielle à sa condition humaine, c'est pourquoi elle a toujours été et sera probablement toujours présente chez les nouvelles générations".
3Que faut-il attendre de la réunion de tous les cardinaux ?
Plusieurs semaines après la promulgation de la nouvelle Constitution réformant la Curie romaine, peu de choses ont changé dans les faits. Comme le montre l’article de Die Tagespost, le Pape a par exemple pris la tête du dicastère pour l'Évangélisation mais l’on ignore encore qui sont ses deux pro-préfets. De même, un grand nombre de responsables de dicastères n’ont pas été annoncés. "Tout a changé, mais les choses sont restées comme elles étaient", résume le journaliste, alors que les cardinaux du monde entier sont attendus lundi pour étudier avec le pape François sa réforme de la Curie. Une première depuis 2014, note-t-on, soulignant que le pontife argentin, qui prône la synodalité, s’est peu appuyé sur ses cardinaux pour gouverner l’Église. "C’est comme la réforme de la Curie : tout le monde parle de changement, mais jusqu'à présent, tout est resté pareil", juge le journaliste.