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Royaume Uni: comprendre l’affaire Archie Battersbee, 12 ans, sous assistance respiratoire

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Bérengère de Portzamparc - publié le 18/07/22
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L’histoire bouleverse le Royaume-Uni. Un jeune garçon de 12 ans, Archie Battersbee est sous assistance respiratoire depuis le mois d'avril et les parents refusent qu'il soit débranché contre l'avis des médecins. Les tribunaux viennent de donner raison aux médecins, et le débat bioéthique revient sur le devant de la scène.

C’est une histoire qui en rappelle d’autres et pose des questionnements bioéthiques, au-delà des frontières françaises. Archie Battersbee, 12 ans, a subi des lésions cérébrales traumatiques à la suite d'un incident survenu chez lui en avril. Depuis lors, les médecins et sa famille s'affrontent devant les tribunaux au sujet de son maintien en vie. Après une deuxième audience à la Haute Cour, un juge a décidé le 15 juillet que le traitement d'Archie devait être arrêté, une décision contre laquelle sa famille prévoit de faire appel.

Archie est décrit comme un "combattant né" par sa maman, Hollie Dance. Avant son accident, c'était un jeune garçon actif qui pratiquait les arts martiaux et la gymnastique. Un intérêt pour les arts martiaux qui a également suscité un intérêt pour le christianisme, il y a deux ans, après qu'il ait vu d'autres combattants prier avant les combats. Mais le 7 avril, sa mère le trouve inconscient à leur domicile de Southend, dans l'Essex. Il aurait participé à un "défi" sur internet, appelé "blackout", qui encourage les jeunes à s'étouffer au point de perdre connaissance. Après avoir été transféré au Royal London Hospital, dans l'est de Londres, géré par le Barts Health NHS Trust, les médecins ont dit à la famille d'Archie qu'ils pensaient que les lésions cérébrales étaient si importantes qu'il était peut-être en état de mort cérébrale.

Saisine de La Haute Cour de Londres

Les médecins ont alors demandé d’effectuer un test afin d'établir le diagnostic de mort encéphalique, mais la famille d'Archie a refusé de donner son accord, ce qui a conduit le groupe qui gère l'hôpital à saisir la Haute Cour de Londres pour obtenir l'autorisation d'effectuer ce test. Lors de plusieurs audiences successives, les avocats représentant le groupe ont demandé au juge de décider des mesures à prendre, dans l'intérêt supérieur d'Archie et de déterminer si le traitement de maintien en vie devait se poursuivre. À la fin d'une première audience du 13 juin dernier, le juge a décidé qu'Archie était mort le jour de son IRM, le 31 mai, et que son traitement de maintien en vie pouvait être arrêté.

Les parents d'Archie, Hollie Dance et Paul Battersbee, ont fait appel de cette décision. Une nouvelle audience, présidée par un juge différent, a eu lieu le 11 juillet. Le 15 juillet, le juge a rendu sa décision selon laquelle il était dans l'intérêt supérieur d'Archie de mettre fin au maintien en vie, en déclarant que la poursuite du traitement était "futile". Les parents d'Archie se sont vu refuser l'autorisation de faire appel par le juge, mais ils ont jusqu'au 18 juillet à 14 heures pour décider s'ils veulent demander directement à la Cour d'appel elle-même.

"C'est à Dieu de décider"

S'exprimant après que la deuxième décision de la Haute Cour ait été rendue, Hollie Dance l'a qualifiée de "coup dur", indiquant qu’elle vivait "le pire cauchemar de tous les parents", jurant de ne pas abandonner. "Nous ne sommes pas d'accord avec l'idée de "dignité dans la mort" que l'on nous présente pour justifier une telle décision. Le fait de nous l'imposer et de hâter sa mort dans ce but est profondément cruel". "C'est à Dieu de décider ce qui doit arriver à Archie, y compris quand et comment il doit mourir", a-t-elle ajouté. Les parents d'Archie font valoir que leur fils avait besoin de plus de temps pour guérir. Ils ont également estimé que leurs croyances religieuses et celles d'Archie devraient être davantage prises en compte par les médecins et le tribunal.

Cette affaire, la première de ce type en Angleterre, soulève des questions morales et médicales sur le moment où un patient doit être considéré comme décédé, et des experts en bioéthique montent à la charge dans le pays. Ainsi, le Centre de bioéthique Anscombe, un institut au service de l'Église catholique au Royaume-Uni et en Irlande, a publié une déclaration sur son site Web : "Il semble extraordinaire que les questions de vie et de mort relèvent d'une balance des probabilités plutôt que d'une détermination au-delà du doute raisonnable”. 

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