1Le pape François approche-t-il de la fin de son pontificat ?
C’est le Washington Post qui pose cette fois-ci la question de savoir si le pontificat de François arrive à sa fin. Alors que la presse italienne bruisse de rumeurs à ce sujet, le journaliste rappelle les événements inhabituels qui vont s’enchaîner cet été, avec un consistoire à la fin du mois d’août et cette visite à L’Aquila où François se recueillera sur le tombeau de Célestin V, un pape qui avait démissionné quelques mois après son élection en 1294 et auquel Benoît XVI avait rendu hommage lors de sa visite à L'Aquila en 2009. "Il est conscient qu'il approche de la fin de son pontificat", veut croire Massimo Faggioli, professeur de théologie à l'Université Villanova, interrogé dans cet article. Mais cette lecture ne fait pas l’unanimité, certains arguant que le pape François ne démissionnerait pas avant la mort de Benoît XVI pour éviter qu’il y ait deux papes émérites. "Je pense que ce genre de bavardage est inévitable", déclare pour sa part le biographe du pape, Austen Ivereigh, qui a rencontré le pontife argentin récemment et qui n’a pas le sentiment d’avoir vu un pape proche de la démission.
2Le "héros au skateboard" de l'attentat du London Bridge en route vers la béatification ?
En juin 2017, trois terroristes islamistes ont foncé avec une camionnette sur des piétons sur le célèbre London Bridge avant d'attaquer au hasard des personnes avec des couteaux et des machettes dans le Borough Market voisin. Ignacio Echeverría, 39 ans – le neveu d'un évêque missionnaire – revenait d'un parc de skateboard lorsqu'il est tombé sur l’attaque. Selon des témoins, Echeverría a utilisé son skateboard pour repousser les agresseurs et a tenté de s'attaquer à un terroriste qui agressait un policier. Il a ensuite été poignardé dans le dos et a succombé à ses blessures. La famille de l'homme espère maintenant ouvrir sa cause de canonisation et a été approchée par l'évêque auxiliaire de Madrid, Juan Antonio Martínez Camino. Dans une lettre que le pape François a écrite peu après les attentats, il avait salué "l'offrande héroïque de la vie d'Echeverría, suggérée et soutenue par la charité", affirmant qu'elle exprimait "une imitation vraie, complète et exemplaire du Christ et, par conséquent, mérite l'admiration que la communauté des fidèles réserve habituellement à ceux qui ont accepté volontairement le martyre du sang ou qui ont exercé héroïquement les vertus chrétiennes."
3Les réformes de François rendent le “Vatican chasseur d'hérésies” de Jean Paul II à peine reconnaissable
Le pontificat réformiste du pape François, qui se concrétise avec la nouvelle Constitution apostolique Praedicate Evangelium, apporte des changements radicaux par rapport au pontificat de Jean Paul II, explique le journaliste britannique Austen Ivereigh, biographe du pape argentin. La précédente Constitution sur le fonctionnement de la Curie, Pastor Bonus, promulguée par Jean Paul II en 1988, mettait l’accent "sur la préservation de l’unité de la foi et de la discipline", et la Curie croyait donc agir de façon juste en poursuivant des théologiens suspectés de positions contestataires ou en réprimandant des évêques. Avec la nouvelle Constitution, la tonalité est totalement différente, l’objectif de l'Église étant défini comme la mission de témoigner en paroles et en actes de la miséricorde qu'elle a reçue”. La communion est ainsi pensée comme "un don de l'Esprit qui découle de l'écoute mutuelle et priante des fidèles, des évêques et du pape". Cette perspective marque donc un changement fondamental. La communion n'est plus pensée comme étant "l'objet des efforts de la Curie" mais comme "le don de l'Esprit reçu par une Église synodale". Dans cette logique de décentralisation, la Curie n'est plus "la source de ce don" mais simplement "un agent clé de sa réception, favorisant un échange de dons par son service à la fois au pape et aux Églises locales", précise Austen Ivereigh.
4"Les péchés cachés de l’Italie", un reportage choc sur les abus dans l’Église de la “Botte”
La BBC a enquêté sur la question très épineuse des abus commis par les clercs en Italie, un sujet qui a beaucoup occupé l’actualité ces dernières semaines. Le reportage de 23 minutes tente de démontrer comment une culture de complicité et de négligence dissimule la véritable ampleur des abus sexuels commis par des prêtres en Italie. Récoltant plusieurs témoignages de victimes et d’experts, le journaliste s’étonne que le pays qui compte le plus grand nombre de prêtres au monde semble à la traîne pour dénoncer les cas. Il se penche notamment sur les cas des prêtres envoyés dans des centres thérapeutiques ou sur ceux qui continuent à exercer leur vocation de prêtre alors qu’ils ont été condamnés. Sur ce dernier point, le journaliste confronte un évêque – celui de Frosinone – en lui demandant pourquoi un prêtre de son diocèse condamné par l’Église reste en liberté. Ce dernier lui explique qu’il y a une gradation dans les punitions. Pour le journaliste, il faudrait un "mouvement fondamental" dans la société pour que l’Italie regarde "profondément dans son âme et offre la justice à ceux dont l’enfance et la foi ont été cruellement volées".
5Un journaliste allemand défend la suppression de l’impôt d’Église pour sauver cette dernière
"L’impôt d’Église doit disparaître" : c’est le point de vue original défendu par le journaliste du périodique allemand Die Tagespost Peter Winnemöller. Selon lui, plus vite cette taxe sera abolie, mieux cela sera pour l’Église. Il affirme, sondage à l’appui, qu’elle pousse de nombreux Allemands à quitter l’Église parce qu’ils ne souhaitent plus la soutenir financièrement. 90% d’entre eux quittent l’Église en raison des cas d’abus et de la gestion de ces cas. Aujourd’hui, ces départs font peser un grave risque sur les diocèses allemands. Le départ à la retraite des baby-boomers pourrait avoir des conséquences désastreuses, mais plus grave, ne pas être en mesure d’endiguer le départ des catholiques déçus. "Dans aucun autre pays au monde un catholique n'est considéré comme apostat s'il refuse de donner de l'argent à l'autorité épiscopale", insiste le journaliste allemand. Une réalité qui devient "de plus en plus gênante", insiste-t-il, d’autant plus quand de nombreux catholiques ne souhaitent plus financer le "chemin vers le schisme initié par la Conférence épiscopale" de leur pays.