Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Mardi 31 mai 2022
1 - "Moi, jeune cardinal de la lointaine Mongolie"
2 - Dans les archives du Vatican, un chercheur découvre des secrets sur Pie XII
3 - Les nouveaux cardinaux rendent l’analyse d’un futur conclave difficile
4 - Barcelone : vers une ouverture du célibat facultatif et du sacerdoce féminin dans l'Église
5 - Les Églises de Hong Kong abandonnent les hommages à Tiananmen
1"Moi, jeune cardinal de la lointaine Mongolie"
Le futur membre le plus jeune du Sacré-Collège, Mgr Giorgio Marengo, n’aura que 48 ans lorsqu’il sera élevé à la pourpre cardinalice, le 27 août prochain. Dans la presse italienne, le missionnaire de la Consolata, préfet apostolique d’Oulan-Bator, a avoué sa grande surprise lorsqu’il a appris la nouvelle grâce à une religieuse croisée à la sortie de la messe de l’Ascension célébrée dans la banlieue de Rome, deux jours après avoir rencontré le pape François avec une délégation bouddhiste de Mongolie. "Ceci montre le sens de son attention pastorale : le successeur de Pierre a à cœur l’Église dans son ensemble et donc aussi là où il y a des petites réalités", s’est réjoui Mgr Marengo. "C’est un message très beau: pensons aux premières communautés chrétiennes qui vivaient dans des situations de difficulté", insiste–t-il. Il explique qu’à travers la création du premier cardinal missionnaire en Mongolie, et plus largement à travers l'attention apportée aux pays d’Asie, "le Pape continue à promouvoir l’annonce de l’Évangile dans toutes les parties de la Terre".
2Dans les archives du Vatican, un chercheur découvre des secrets sur Pie XII
En se basant sur les Archives du Vatican, l’historien David Kertzer dresse un tableau nuancé de Pie XII, qui n’est à ses yeux ni le monstre antisémite décrié, ni le héros prôné par les défenseurs de sa cause de canonisation. Vainqueur du prix Pulitzer, l’érudit vient de publier un nouveau livre intitulé “Le Pape en guerre", sur cette période. Par de nouveaux documents, il déterre “des preuves effrayantes” sur le coût du silence du pape Pacelli sur les massacres, et souligne que l’attitude du pontife était en partie lié à son souhait de protéger les intérêts de l’Église et de ne pas s’aliéner les catholiques allemands. Le livre révèle en outre qu'un prince allemand et fervent nazi aurait agi comme un canal secret entre Pie XII et Hitler, et que le principal conseiller du pape au Vatican sur les questions juives l'aurait exhorté dans une lettre de ne pas protester contre un ordre fasciste de déporter les juifs d'Italie. "C'était ahurissant", commente le professeur de l'université de Brown, lui-même fils d'un rabbin qui a participé à la libération de Rome en tant qu'aumônier de l'armée. D’après le chercheur, les archivistes du Vatican l'encouragent à poursuivre ses travaux. "Peut-être même sont-ils heureux qu'un étranger soit capable de faire la lumière, car cela pourrait être gênant, pour certains d'entre eux, de le faire", glisse-t-il.
3Les nouveaux cardinaux rendent l’analyse d’un futur conclave difficile
Le pape François a encore surpris en choisissant, parmi les 16 nouveaux cardinaux électeurs, des personnalités totalement inconnues qui seront un jour amenées à élire le prochain pape. "Il est extrêmement difficile de prévoir comment le nouveau cardinal de la Mongolie est susceptible de voter au prochain conclave, ou du Timor oriental, ou le premier cardinal indien issu de la sous-classe dalit", commente le vaticaniste John Allen. Il avance que certains imaginent que cette distribution de barrette cardinalice à des personnes issues des périphéries pourrait jouer en faveur du cardinal italien Zuppi, proche du pape et de la communauté Sant’Egidio. John Allen souligne aussi que les cardinaux électeurs ne se connaissent pas, notamment du fait de la pandémie qui a empêché les grandes réunions. Ils apprendront donc à se connaître lors des congrégations générales. Cet élément pourrait conduire à un conclave long - il faut du temps pour parvenir à un consensus - tout aussi bien qu’à un conclave court - les cardinaux périphériques se rangeant derrière les grandes figures. Bref, tout restera ouvert.
4Barcelone : vers une ouverture du célibat facultatif et du sacerdoce féminin dans l'Église
Dans les conclusions du Synode diocésain de Barcelone, des fidèles proposent "d'ouvrir la possibilité" du célibat optionnel des prêtres et du sacerdoce féminin. Le texte demande que "l'ensemble de la communauté chrétienne tende la main aux personnes qui ont été historiquement laissées en marge" de l’Église, reconnaissant que cette marginalisation s’est faite "la plupart du temps pour des raisons morales, notamment en raison de leur situation familiale ou de leur orientation sexuelle". Les catholiques du diocèse espagnol déplorent “un manque de cohérence entre ce qui est prêché et ce qui est fait", a déclaré le cardinal Juan José Omella en présentant ces conclusions devant quelque 700 personnes au Collège des maristes de la ville. Et de rappeler : "Nous sommes tous dans le même bateau". Le document du diocèse a été envoyé à la Conférence épiscopale espagnole, où une synthèse sera faite de tous les diocèses d'Espagne, avant de commencer la phase synodale au niveau européen.
5Les Églises de Hong Kong abandonnent les hommages à Tiananmen
En raison des menaces de répression chinoise, pour la première fois depuis 33 ans, les Églises de Hong Kong ne célébreront cette année aucun office religieux d’hommage aux victimes de la répression du "Printemps de Pékin" à Tiananmen, le 4 juin 1989. Alors que des lois de plus en plus restrictives avaient progressivement rogné les possibilités de manifester, particulièrement depuis la loi sur la sécurité de 2020, les messes catholiques constituaient jusqu’à présent l’un des derniers îlots de relative liberté. Mais, interrogé par The Guardian, un aumônier étudiant reconnaît qu’organiser une telle célébration devient "très difficile sous l’atmosphère sociale actuelle", d’autant plus que le diocèse de Hong Kong se montre prudent quant au risque de violer la loi hongkongaise. L’annulation de ces messes est donc un nouveau coup porté aux libertés dans l’ex-colonie britannique, qui a vu disparaître de nombreux symboles rendant hommage aux victimes de 1989, notamment le "Musée du 4 juin", brutalement démantelé par les autorités chinoises.