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C’est une journée très attendue pour les missionnaires du monde entier, les milliers de membres du Rosaire Vivant et bien sûr les Lyonnais. Ce dimanche 22 mai a lieu la messe de béatification de Pauline Jaricot, femme laïque du XIXe siècle, à l’origine de l’Œuvre de la Propagation de la Foi et du Rosaire vivant.
La messe aura lieu à 15h à l’Eurexpo de Lyon, transformé pour l’occasion en cathédrale, et sera diffusée en direct sur KTO et RCF. Près de 13.000 personnes sont attendues, dont 120 délégations des Œuvres Pontificales missionnaires (OPM) et près de 2.000 étrangers, venant d’Allemagne, de Pologne mais aussi des deux Amériques.
Les deux grandes œuvres de Pauline
Il faut dire qu’elle a rayonné dans le monde, cette jeune femme née en 1799 à Lyon, dans une famille de riches soyeux lyonnais, et qui a l’âge de 17 ans connait une "seconde conversion" alors qu’elle écoute un prêche sur "les illusions de la vanité, l’être et le paraître" en l’église Saint-Nizier de Lyon. Pauline décide alors de consacrer sa vie aux plus pauvres, mais aussi à l’évangélisation des contrées les plus lointaines. "J’ai aimé Jésus Christ plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-même tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur", disait-elle.
Pauline Jaricot va être à l'origine de deux grandes œuvres, qui existent toujours aujourd’hui, le Rosaire Vivant et l’Œuvre de la Propagation de la Foi (devenue Œuvres Pontificales Missionnaires). L’Œuvre du Rosaire Vivant, fondé en 1826, propose la constitution de groupes de quinze "associés", qui prient à tour de rôle des dizaines de chapelet en continu, afin de réciter un Rosaire complet. Pauline était animée d’une dévotion très forte envers la Vierge Marie. Aujourd’hui encore, partout dans le monde, des communautés prient le Rosaire vivant.
L’autre idée qu’elle va mettre en action, c’est celle du "sou hebdomadaire" ou “sou de Pauline”, une quête de la main à la main auprès de petits groupes de dix personnes pour récolter des fonds réclamés par son frère Philéas alors en mission en Chine, qui va donner naissance à l’une des œuvres les plus importantes de l’Église catholique aujourd’hui : l’Œuvre de la Propagation de la Foi.
Le miracle de Mayline
C’est le 27 mai 2020 que le pape François a signé un décret reconnaissant les vertus héroïques de la vénérable Pauline Jaricot annonçant ainsi sa béatification. Ce décret est intervenu à la suite de la reconnaissance d’un miracle, celui de Mayline Tran. Alors âgée de trois ans, la petite fille s’étouffe avec une bouchée et tombe dans un profond coma, son pronostic vital est engagé. Une maman de l’école, priant le Rosaire vivant, organise alors une neuvaine à Pauline Jaricot, neuvaine qui va se répandre dans le monde entier, et au grand étonnement des médecins incrédules, Mayline va sortir du coma et retrouver une vie normale. Aujourd'hui âgée de 13 ans, Mayline sera présente à la messe de béatification avec sa famille à Lyon, et c’est elle qui portera à l’autel une des reliques de la bienheureuse.
Lyon et le curé d’Ars
La ville de Lyon est très attachée à cette “mère de la mission” et il est aisé de marcher sur les pas de Pauline, lorsque l’on visite la ville. Si sa tombe se trouve à l’église Saint-Nizier, son cœur est conservé dans l’église Saint-Polycarpe, connue pour être le berceau de l’œuvre de la Propagation de la Foi. Il est également possible de visiter la Maison de Lorette, où Pauline vécu une partie de sa vie, (elle y meurt, ruinée et abandonnée en 1862), et d’y découvrir plusieurs de ses reliques, un collier de corail qu’elle porte sur ses portraits, mais aussi une croix, offerte par le saint curé d’Ars avec qui elle vécu une longue amitié spirituelle. Les deux saints avaient d’ailleurs une grande dévotion à sainte Philomène, lui attribuant de nombreux miracles.
Dans un message adressé aux Œuvres pontificales missionnaires (OPM) le 16 mai dernier, en vue de ce jour de béatification, le pape François a rendu hommage à Pauline Jaricot . Pour lui, l’histoire de Pauline Jaricot, qui à 23 ans initia la première œuvre des OPM, révèle "le secret de la vie" : "Ce n’est qu’en la donnant qu’on la possède, et ce n’est qu’en la perdant qu’on la retrouve". Le véritable missionnaire ne centre pas sa vie "sur lui-même mais sur Jésus". Il invite tous les chrétiens à marcher "dans le sillon tracé par cette grande dame missionnaire", saluant "sa foi concrète, son courage audacieux, sa créativité généreuse".