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Espagne : l’édifiante histoire du “Père Bouteille”

SPAIN
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Alvaro Real - Bérengère Dommaigné - publié le 08/05/22
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À Valence, en Espagne, une rue porte désormais le nom du célèbre "Padre Botella", le père Bouteille. Il faut dire que Joaquín Sancho Albesa, en organisant dans les années 1950 une collecte géante de bouteilles en verre, a permis à 107 familles de sortir de la misère. Il méritait bien une rue à son nom !

C’est dans le quartier de Benimàmet, ancienne municipalité désormais intégrée à la ville de Valence, en Espagne, que vient d’être inaugurée une nouvelle rue : "la calle Joaquín Sancho Albesa", personnalité plus connu sous le nom du "Padre Botella", le père Bouteille. Une juste reconnaissance pour son "grand travail pastoral et social en faveur de la charité, de l'éducation et de l'accès à un logement décent en période de grande nécessité", a indiqué l'archevêché de Valence. 

En effet, la vie de du "Padre Botella", mériterait d'être portée à l'écran. Une vie humble et simple qui montre comment une idée toute simple, peut changer la vie de centaines de personnes. Né le 24 avril 1930 à Valdealgorfa (Aragon), la famille de Joaquín a déménagé à Valence lorsqu'il était enfant. C'est dans cette ville qu'après une formation au séminaire de Moncada, il est ordonné prêtre en 1953. Il commence son ministère comme aumônier dans une école puis comme vicaire de la paroisse de San Miguel de Burjassot. Un an plus tard, il est nommé curé de la Natividad de Nuestra Señora de Canterería et responsable de la paroisse de Beniferri. C'est là qu'il découvre une situation de grande pauvreté économique et sociale, la plupart des familles de sa paroisse vivant alors dans des grottes.

L'éducation, les bouteilles et le logement !

Cela révolte le prêtre qui décide d’agir. La priorité pour lui, c’est l'éducation et la prise en charge des enfants comme des adultes. Il crée alors une crèche pour les enfants et une école-atelier afin que les adultes apprennent des métiers. Et il distribue chaque jour du lait, du fromage et de la nourriture, aux habitants du quartier. 

Parallèlement à ce travail, il commence à collecter des bouteilles en verre, pour récupérer la consigne, permettant ainsi avec l’argent récolté, de financer la construction de quelques logements. Il veut proposer un hébergement digne aux familles de migrants et à celles du quartier. Il teste un slogan qui fait mouche : "chaque bouteille, c'est une brique".

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D’où son surnom, qui va le suivre toute sa vie, le "Padre Botella". Son idée et son projet vont prendre de l'ampleur et au final, toutes les familles vivant dans les grottes, auront un logement décent. Les maisons seront achevées avec l'intervention et l'aide financière de l'archevêché de Valence, soit au total 107 logements et une école maternelle, regroupé dans un quartier, encore appelé aujourd’hui par tous les locaux, "le quartier du père Bouteille”.

Le père Bouteille n’a jamais mis fin à ses initiatives, cherchant notamment à s'imposer dans le monde naissant du football, en organisant la collecte des bouteilles à l’entrée des stades ! "Même les stades de Madrid acceptaient la collecte de bouteilles à leurs portes", racontent encore avec tendresse ceux qui l'ont connu. Assurément cette figure locale méritait bien sa rue.

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