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Le Christ ressuscité n’est pas le Christ sans blessures

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Père Robert McTeigue, SJ - publié le 16/04/22
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Ce n’est pas parce que le Christ ressuscite que cela efface le calvaire de la Passion et de la Croix. On ne peut dissocier la Croix de la Résurrection. La Passion est nécessaire car c'est par elle que nous comprenons tout l'amour de Dieu pour les hommes et pouvons l'aimer véritablement en retour.

Préférez-vous le Christ avec ou sans ses blessures ? Sa souffrance nous désole et nous sommes infiniment reconnaissants de ce qu'elle nous apporte. Il est difficile de comprendre pourquoi le Christ ressuscité a toujours ses blessures et nous avons tendance à nous concentrer sur Jésus victorieux de la mort, en oubliant la raison pour laquelle il a vécu sa Passion.

Chaque chrétien sait qu'être disciple du Christ signifie faire face à la Croix. Mais lorsqu’il contemple le supplice du Christ, il n’est pas toujours certain de ce que la Croix représente : "Oui, cette croix fait peur mais il y a la Résurrection! C'est ça le plus important. Ne l'oublions pas", se dit-il. À ceci, je réponds fermement : "Non!" Il n'est pas juste pour un chrétien de dire que la Résurrection est plus importante que la Croix.

Cette opinion présente la Résurrection comme la compensation d'un événement tragique. Ce serait comme se faire renverser par une voiture et trouver un ticket de loterie gagnant en atterrissant dans la boue. "Oui, je me suis fait renversé, mais j'ai trouvé un ticket gagnant."

Si nous disons que nous avons la Croix mais qu'en compensation, nous avons la Résurrection, nous ne pouvons prétendre avoir compris le Christ.

Si nous disons que nous avons la Croix mais qu'en compensation, nous avons la Résurrection, nous ne pouvons prétendre avoir compris le Christ. Tout d'abord, nous ne pouvons pas séparer la Croix de la Résurrection. La Passion est nécessaire car c'est par elle que nous comprenons tout l'amour de Dieu pour les hommes et pouvons l'aimer véritablement en retour.

Ensuite, il est bon de toujours associer la Croix à la Résurrection. Les Écritures proclament que lorsqu'il y a Christ souffrant, il y a Christ ressuscité. C'est cette vérité qui fait de l'annonce du Christ vivant la mission la plus importante de toute l'histoire de l'humanité. Nous annonçons le roi vivant. Pas en tant que simple concept, mais en tant que le Chemin, la Vérité et la Vie. Notre plus grand espoir est de nous unir au Christ, d'aimer comme Il aime, de mourir et renaître avec Lui dans la vie éternelle.

Trois étapes pour ouvrir son coeur 

Comment vivre le commandement nouveau ? Comment vivre à la fois les mystères de la Croix et de la Résurrection du Christ ? Pour s'abandonner pleinement au message de Dieu, nous devons d’abord mettre fin à l'égoïsme. Le chrétien est appelé à se mettre au service de son prochain et à ouvrir son cœur, pour désirer une relation plus profonde avec le Christ mort et ressuscité. Comment ouvrir son cœur ? Voici trois étapes pour commencer.

Tout d’abord, accordons à chacun le bénéfice du doute. Croyons à la bonté des personnes qui nous entourent. Cessons de dénigrer notre prochain et de propager de fausses rumeurs.

Ensuite, pardonnons-nous. Nous sommes tous imparfaits et pleins de défauts. Moi-même je suis pécheur, avec des habitudes rigides et des caprices qui feraient perdre patience à notre sainte mère de Dieu elle-même. Par dessus tout, je suis un pécheur qui a offensé Dieu de nombreuses fois. Et pourtant, dans Sa miséricorde, Il ne m'a jamais refusé un pardon malgré mes constants dérapages. Ce qu'Il a fait pour moi, Il le fera pour vous.

Pour cette raison, je crois qu'il faut se regarder dans un miroir et se dire : "Si Dieu peut supporter quelqu'un comme moi, alors je peux aussi être charitable envers les autres." Si nous voulons être unis au Christ dans sa Croix et sa Résurrection, nous devons apprendre à nous pardonner les uns les autres.

Enfin, tirons le meilleur de nous-mêmes et des autres. Faisons appel à tout ce qui est bon et généreux en nous et protégeons-le par notre prudence, notre sobriété et notre joie.

Commençons par ces trois étapes et ainsi, nous aurons fait le premier pas vers le nouveau commandement du Christ. Unis à Lui et en aimant comme Lui, nous le suivrons de la Croix à la Résurrection, de la mort à la vie éternelle. Enfin, nous verrons par nous-mêmes ce que saint Jean a vu bien avant nous. Nous verrons Celui qui siège à la droite de Dieu, et nous L'entendrons dire : "Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Ap 21, 5).

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