Les chrétiens professent que Jésus est véritablement Dieu et véritablement homme. Or les émotions font partie de l'expérience humaine. Elles surgissent sans être liées à la volonté. Jésus, véritablement homme, ressent donc des émotions. Mais les siennes servent toujours Sa vertu. La Bible témoigne de la profondeur de Son ressenti et de Son cœur profondément humain. Car les émotions qui accompagnent un acte libre manifestent la profondeur de celui-ci. Cette réflexion vient de l’exhortation apostolique du pape François Amoris Laetitia. Il montre par plusieurs exemple la sensibilité et les émotions du Christ. Durant sa mission terrestre, Il a fait l’expérience de la condition humaine des émotions. Peur, joie, ou colère, elles faisaient partie de Son quotidien.
1L'angoisse face à la mort
"Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. [...] Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : 'Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux'." (Mt 26, 37-39). Jésus sait, à ce moment-là, qu’il va vivre la passion et mourir. Quoi qu’il en coûte, Il est prêt à accomplir la volonté de Dieu pour sauver les hommes. Malgré cela, Il demande à son père d’éloigner de lui ce terrifiant destin.
2La colère face au sacrilège
"Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : 'Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce'." (Jn 2, 14-16). À la vue de l’avarice des marchands, Jésus est saisi de colère. Il en vient à chasser physiquement les blasphémateurs du temple. C’est l’une des rares, sinon la seule fois où le Christ montre une telle impulsivité.
3La tristesse face au deuil
"Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : 'Où l’avez-vous déposé ?' Ils lui répondirent : 'Seigneur, viens, et vois.' Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : 'Voyez comme il l’aimait !' » (Jn 11, 33-36). Lorsque Jésus apprend la mort de son ami, Il est d’abord pris d’empathie face aux larmes de Marthe et Marie, les sœurs de Lazare. Puis c’est Sa propre tristesse qui le fait pleurer. L’empathie est en un sens la plus humaine des émotions et le Christ n’en est certainement pas dépourvu.
4La compassion face à la souffrance
"Jésus s’arrêta et les appela : 'Que voulez-vous que je fasse pour vous ?' Ils répondent : 'Seigneur, que nos yeux s’ouvrent !' Saisi de compassion, Jésus leur toucha les yeux ; aussitôt ils retrouvèrent la vue, et ils le suivirent. (Mt 20, 32-24)". Jamais Jésus ne se détourne de quelqu’un qui l’appelle pour lui demander la guérison. Lépreux, aveugle ou malade, celui qui l’implore bénéficie de la compassion du Fils de l’homme. Heureux ceux qui entendent ces paroles : "Ta foi t’a sauvé."
5La joie face à l'accomplissement
"À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : 'Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits'." (Lc 10, 21). Après avoir envoyé 72 disciples en mission, Jésus se réjouit de voir le Saint-Esprit se manifester en ces hommes qui vont propager le message de Dieu. Car c’est leur foi qui va toucher les cœurs des hommes du plus petit mendiant au plus puissant des rois. Ainsi, Jésus rend grâce au Très-Haut.