Accueillir les réfugiés ukrainiens dignement, envoyer de l’aide ou du matériel sur place et être sûr que cela arrive, assurément l'Église sait faire et un peu partout en France, elle ne manque pas d’initiatives ni de bénévoles. C'est d'ailleurs pour être plus efficace que la Conférence des Évêques de France vient d’annoncer la création d’une nouvelle plateforme avec plusieurs partenaires. Ainsi, le Service National Mission et Migrations de la CEF, la Fédération de l’Entraide protestante, JRS France (Jesuit Refugee Service) et le Secours Catholique ont décidé de créer ensemble la plateforme « Ensemble pour l’accueil des exilés », en vue de soutenir la mobilisation citoyenne pour l’accueil des personnes exilées. Cette plateforme, qui collaborera avec d'autres associations engagées dans le soutien à l’Ukraine et l’accueil de réfugiés, vise à coordonner, soutenir et offrir des conseils et des outils utiles à tous ceux qui, dans les réseaux de ces organismes, et au-delà, souhaitent s’investir concrètement dans ces actions de solidarité et d’entraide.
15.000 ukrainiens arrivés en France
Si le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés prévoit l’arrivée de cinq à six millions de réfugiés en Europe dans les semaines à venir, près de 15.000 ukrainiens sont déjà arrivés en France, souvent épuisés par trois semaines de voyage. Logements, vêtements, nourriture, les besoins sont importants. Dans ce type de situation, « les dons alimentaires, et notamment de produits d’hygiène, des couches et de lait infantile sont évidemment les bienvenus », confirme au Parisien le directeur général d’Emmaüs Solidarité, Bruno Morel. Ses équipes ont accueilli en début de semaine 150 Ukrainiens, dont 40 enfants dans un centre d’accueil ouvert à Nanterre (Hauts-de-Seine). A Lyon, le diocèse se mobilise avec la Fondation Saint-Irénée et de l’Association catholique pour l’accueil et l’accompagnement (Aclaam) pour organiser l’accueil des réfugiés. « Nous avons fait partir un car à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Il doit revenir avec à son bord quatorze mères et leurs enfants. On se prépare », a ainsi déclaré Mgr de Germay.
Dons financiers à privilégier sur place
Pour ce qui est de l’aide sur place, de plus en plus, les associations communiquent sur le fait qu’il vaut mieux privilégier les dons financiers. Entre les difficultés d'acheminement, les coûts de l’essence, et l’efficacité des pays limitrophes déjà très impliqués, l’aide matérielle venant de France est moins indispensable que l’aide financière. Tel est le message relayé notamment par l’Association des maires de France, la protection civile et la Croix-Rouge. Toutes ces associations soulignent par ailleurs l’importance de donner à des structures reconnues et identifiées, pour être assuré que l’argent récolté sera bien attribué, comme par exemple via l’AED, présente depuis plusieurs années en Ukraine.