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Lettre à saint Joseph : “En cela, vous m’êtes, avec Marie et Jésus, si imitables !”

jésus charpentier

Jésus charpentier, église Saint-Joseph des Nations à Paris.

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Joseph Challier - publié le 12/03/22
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À l'approche de la fête de saint Joseph le 19 mars, Aleteia publie cinq lettres de notre chroniqueur Joseph Challier, adressées au père adoptif de Jésus. Drolatique. (2/5)

Cher saint Joseph,

Comment s’est passé votre retour à Nazareth, après des années d’absence ? Vous étiez partis pour le recensement. Bon, très bien. Comme beaucoup. Mais vous, vous n’étiez pas revenus. Les villageois n’avaient pas dû alors apprécier ce départ : ils n’avaient plus d’ouvrier du bois. Nul doute que les cancans, les ragots et les rumeurs ont fait leur travail. Tu aurais trouvé un bon travail et serais resté. Tu aurais perdu ta femme en couche et te serait remarié avec une femme d’Hébron. Certains affirment même que vous seriez morts. Bon. Dans un village, on veut tout savoir, tellement qu’on croit savoir. Et que la réalité se floute… jusqu’à ce que vous repointiez le bout de votre nez. Et de vos trois nez ! Donc, aucun de vous n'était morts ? Mais alors, qu’aviez-vous ?

Et qu’avez-vous répondu, Joseph, à ces questions légitimes ? Il suffisait quelque part de donner la vérité. (Il suffit souvent de donner la vérité). Vous aviez fui en Egypte pour échapper à la furie de ce malade d’Hérode. Et on comprend bien, on se réjouit même. Ce qui est plus surprenant, c’est comment vous aviez pu savoir ? Et là, vous avez rusé. (Il est souvent nécessaire de ruser). Vous aviez été mis au courant par un ami, et vous aviez fui de suite, de nuit.

Outre ces voisins, famille et amis que vous avez retrouvé avec leurs bontés et leurs maladresses ; qu’avez-vous trouvé à votre retour ? Une maison gardée par la famille ? « Au cas où… » Une demeure à l’abandon et sans doute visitée par les voleurs ? Dans les deux cas, cela a dû demander du courage, de la pédagogie, de la diplomatie et du travail ! Et v’là le p’tit Jésus, du haut de ses cinq ans, aider à remettre en état la maison ou à trier les affaires de Jacob, en passant comme il peut le balai.

Et tu t’es remis au travail. Quelqu’un t’a-t-il remplacé durant ton absence ? Réellement ou en coup de main ? On ne s’improvise pas comme ça ouvrier du bois. Peut-être Nazareth a-t-elle été ravie de retrouver son charpentier et a-t-on fêté votre retour ?

Et puis vous avez repris des animaux évidement. Combien aviez-vous de poules ? Et de lapins ? Leur aviez-vous donné des noms ? Rebecca, Esther ? Auriez-vous osé appeler un lapin roux David ? Un hostile, Hérode ? Ou n’était-ce pas votre humour ? (Ou peut-être n’est-ce pas drôle tout court ?)

Après quelques années d’aventures (naissance pour le moins originale, fuite d’un massacre horrible, migration politique, quelques années dans un autre pays), vous voilà, Marie et toi, revenus à une vie plus calme, normale et banale même. Mais après toutes ces surprises, aviez-vous cru à ce retour à la normale ? L’ange vous a demandé de revenir, vous êtes revenus. Rien d’autre à faire que de vivre à fond ce retour. Vous n’alliez pas attendre bêtement un possible nouveau message d’ange ! Donc, c’est retour à Nazareth avec retrouvailles de Rachel, Jacob et les autres ; avec démarchage de travail de ta part ; installation de la maison qui allait devenir la racine familiale par Marie ; jeu avec Rebecca et David par Jésus…

Bref, rien d’extraordinaire !

En cela, cher Joseph de Nazareth, vous m’êtes, avec Marie et Jésus, si imitables !

Merci.

Joseph

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