Cinq mois après la publication de Traditionis custodes, le motu proprio encadrant strictement l’usage du rite extraordinaire, le Vatican a publié samedi 18 décembre une série de réponses concernant l’application du texte. Formulées par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en réponse à onze "dubia" (objections ou demandes d’éclaircissement formulées par des évêques), elles n’ont pas manqué susciter de l’incompréhension, du désarroi, de la tristesse… et de la colère.
Dans la foulée de la publication du document, le cardinal Sarah, ancien préfet pour le culte divin, a publié sur Twitter une simple photo d'un prêtre et deux diacres célébrant la messe sous la forme préconciliaire. Une façon de montrer son attachement au rite extraordinaire.
"La publication des modalités d’application […] nous laisse sans voix", a dénoncé la Voie romaine dans un communiqué. "Au nom de l’unité, de l’amour de l’Église et du sacerdoce blessé de ces nombreux prêtres qui se sont engagés dans la voie qui leur a été ouverte par saint Jean Paul II et par Benoît XVI, nous vous invitons à témoigner massivement de la richesse infinie de cette liturgie indispensable à la vie de l’Église."
Dans un esprit d’apaisement mais néanmoins clair, le père Pierre Amar a seulement repris les propos de Jean Paul II, "Laissez-les prier", prononcé alors qu’il passant en 1980 devant Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris. Un autre internaute, membre d’une communauté paroissiale qui ne célèbre pas la messe traditionnelle a quant à lui tenu à écrire une courte lettre à son évêque afin de soutenir les fidèles qui pratiquent cette forme liturgique.
D’autres fidèles ont témoigné plus vivement de leur incompréhension. "C'était quoi, déjà, les fameux quatre verbes du Pape ? "Accueillir, protéger, promouvoir, intégrer". Pour tout le monde, SAUF les tradis", a réagi l’un d’entre eux. "La tyrannie continue", lance une autre. Un autre regrette aussi le moment choisi pour publier ce document, c’est-à-dire une semaine à peine avant Noël, connu pour être une période de paix par excellence. "La charité envers tout le monde, sauf envers les Tradis", s’indigne un autre.
Les douze principaux instituts traditionalistes qui avaient écrit aux évêques le 1er septembre dernier à propos de Traditionis custodes ne se sont pas encore fait entendre. Certainement dans un esprit d’apaisement à l’approche de Noël où l’Église célèbre la naissance du prince de la Paix. Mais le sujet pourrait rapidement revenir avec force au cœur des débats en début d’année prochaine.