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Trois hommes réunis pour sauver une vie. Trois français catholique, le cardinal Eugène Tisserant, l’un des principaux prélats de la Curie romaine, Mgr André Bouquin, recteur de Saint-Louis-des-Français à Rome et le diplomate François de Vial ont reçu à titre posthume le titre de "Justes parmi les Nations" pour le sauvetage du jeune Miron Lerner.
Né en 1927 à Paris, de parents juifs originaires d'Odessa, Miron Lerner et sa sœur aînée Rivka deviennent orphelins en 1937. En 1941, Rivka tente de faire passer Miron de son orphelinat parisien pour celui de Moissac, en zone libre étant entre-temps envahie, ils décident de partir à Saint-Gervais-Le Fayet avec l'idée de passer en Suisse. Mais c’est finalement à Rome, en 1943, que les Lerner se rendent.
Un sauvetage en plusieurs étapes
Sur place, ils vivent alternativement dans des couvents, des hôtels et chez des particuliers. C'est là que Miron Lerner fait la connaissance du père Pierre-Marie Benoît, un capucin, et de militants de Delasem, une organisation de secours juive, abritée dans le monastère des Capucins, en Sicile. Il commence alors à aider le père Pierre-Marie dans son œuvre de sauvetage. Dénoncés, ils échappent de justesse à l'arrestation.
Prévenu de la situation du jeune homme, le cardinal Tisserant décide de le rencontrer immédiatement. Quand il apprend qu’il est juif, il lui répond : "Cela n'a aucune importance. Que puis-je faire pour vous ?" Le cardinal Tisserant le fait alors entré au Vatican couché au fond de sa voiture, dans la plus grande discrétion. Le jeune homme est ensuite confié à François de Vial, secrétaire du représentant français au Vatican. Ce dernier le cache quelques jours dans sa maison puis il est abrité dans un autre petit couvent du Vatican.
Hébergé dans un couvent
La situation se dégradant, Mgr Tisserant décide de le transférer en mai 1944 au couvent près de l'église Saint-Louis-des-Français, dirigé par Mgr André Bouquin. Miron Lerner y reste jusqu’à juin 1945.
Après la libération, Miron Lerner reste à Rome pendant un certain temps, avant de revenir à Paris, où il retrouve sa sœur. En 1998, Lerner écrit sur les actes héroïques du cardinal Eugène Tisserant, et la façon dont l’ecclésiastique a sauvé la vie de nombreux Juifs, dont lui-même, pendant la Shoah.