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Les six chiffres à retenir du rapport de la Ciase

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Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase, 5 octobre 2021.

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Lauriane Vofo Kana - publié le 06/10/21
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La sortie du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels commis dans l’Église (Ciase) depuis 1950, mardi 5 octobre, a permis d'évaluer l'ampleur du phénomène. Voici les six chiffres à retenir.

1Le nombre de victimes

Le nombre de victimes mineures d’agressions sexuelles commises par des prêtres, diacres, religieux ou religieuses, s’établit à 216.000 sur la période allant de 1950 à 2020. En comptabilisant également les laïcs en mission dans l’Église (personnel des établissements d’enseignement ou internats catholiques, laïcs assurant le catéchisme, animateurs de mouvements catholiques de jeunesse...), le nombre estimé de victimes mineures
s’établit à 330.000 sur l’ensemble de la période.

2Le profil des victimes

En étudiant les dossiers issus des différentes archives, le rapport constate que l’âge moyen des victimes est de 12,5 ans pour les mineurs et de 27 ans pour les majeurs vulnérables. Lorsqu'elles sont agressées avant leur majorité, les victimes sont dans 80% des cas, des garçons. Une tendance inverse à celle observée dans la société où les victimes d'abus sexuelles mineures sont essentiellement des filles. Jean-Marc Sauvé, le président de la Ciase, a précisé lors de la présentation du rapport que "les prêtres étant davantage au contact des garçons, notamment dans le milieu scolaire", il est probable que cela éclaire la tendance au sein de l'Église. Les violences sexuelles commises par des clercs et des religieux sont par ailleurs "beaucoup moins occasionnelles, ponctuelles, mais nettement plus durables" que des actes commis par d’autres personnes.

3Les prêtres et religieux prédateurs

La commission a estimé qu'entre 2.900 et 3.200 clercs et religieux avaient abusé de mineurs ou de personnes majeures vulnérables entre 1950 à nos jours. Ils ont abusé d'environ 216.000 mineurs. Ils sont donc responsables de 65,4% des agressions au sein de l’Église.

4Les laïcs en mission prédateurs

Les laïcs, hommes ou femmes, travaillant dans un établissement de l’enseignement catholique ou un internat catholique ou missionnés pour rendre un service l'Église sont à l’origine de 34,6 % des agressions, soit plus d’un tiers des agressions sexuelles.

5Le taux de prévalence

Le taux de prévalence, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de victimes de violences sexuelles dans un milieux déterminé et le nombre de personne ayant fréquenté ce milieu, est significatif au sein de l'Église catholique. Après les cercles familiaux, les inconnus, les cercles amicaux, l'Église catholique est milieu dans lequel la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée avec un taux de prévalence de 0.82%. Ce qui la place devant l'école, les colonies de vacances ou les associations sportives. À noter néanmoins que le taux de prévalence des abus sexuels commis sur mineurs au sein de l’Église a été calculée sur 70 ans, c’est-à-dire entre 1950 et 2020. Ce taux a progressivement baissé au fil des années jusqu’à approcher 0,30% depuis les années 1980.

6l'évolution du phénomène

En 70 ans, le nombre d'abus dans l'Église a baissé. La période 1950-1970 coïncide avec le pic des violences sexuelles dénombrées, 121.000 victimes sont recensées soit 56% des abus. Entre 1970 et 1990, le nombre de victimes diminue pour atteindre 48.000. Depuis 1990, le nombre de violences sexuelles dans l'Église s'est maintenu. Le taux de prévalence a diminué depuis les années 1950 mais il atteint aujourd'hui un plateau. Selon Jean-Marc Sauvé, le président de la commission, "il faut se départir de l’idée que les violences sexuelles dans l’Église catholique ont été complètement éradiquées".

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