Interruption violente du culte, détentions sur la base de faux témoignages, agression de fidèles... Au moins 13 incidents anti-chrétiens ont été enregistrés, dimanche 3 octobre, en Inde. Pour cette seule journée, des membres de groupes hindous radicaux ont pris à partie des chrétiens dans une dizaine de villes. C'est la commission de l'Evangelical Fellowship of India (EFI) – l'organisation rassemblant les églises évangéliques en Inde – qui a fait le compte de cette journée noire. L'un des moments les plus violents restant l'attaque d'une église et des fidèles dans la ville de Roorkee, située au Nord de l'Inde, par une foule d'au moins 200 activistes hindous.
D'après Ucanews, Prio Sadhana Lanse – un des leaders de l'église ciblée à Roorkee – se serait rendu au commissariat pour déposer plainte. Un premiers pas dans un pays où l'apparente impunité des auteurs d'actes anti-chrétiens contribue au sentiment d'insécurité des chrétiens indiens. Le père jésuite Cedric Prakash, défenseur des droits de l'homme et de la liberté religieuse, a rappelé à l'agence Fides l'importance des poursuites des responsables qui doivent "recevoir une punition appropriée" afin que les agresseurs cessent "de se livrer à des activités violentes et anticonstitutionnelles".
L'Inde figure à la dixième place du classement des pays où les chrétiens sont les plus persécutés selon l'Index mondial de persécution des chrétiens. Le dernier rapport sur la liberté religieuse de l’AED dénonçait par ailleurs un "nationalisme ethnoreligieux" qui favorise les actes antichrétiens dans le pays. Pour les quelque 30 millions de chrétiens indiens, vivre sa foi signifie trop souvent subir des agressions diverses au cours de leur vie.