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Veuve puis remariée, Élisabeth fait l’expérience de la communion des saints

Elisabeth Mathieu-Riedel.

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Mathilde de Robien - publié le 02/10/21 - mis à jour le 31/07/22
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Veuve à l’âge de 65 ans, Élisabeth Mathieu-Riedel se remarie deux ans plus tard avec Jean-Pierre, veuf également. Elle témoigne de la manière dont son premier mari continue à être présent, notamment à travers la communion des saints.

Élisabeth Mathieu-Riedel, psychologue et médecin de formation, auteur de Ne pleurez pas, la mort n'est pas triste et Je changerai tes larmes en joie (Mame), s’est retrouvée veuve à 65 ans après 21 ans de mariage heureux avec Alain, son premier mari. Confiante dans l’intercession d’Alain et sûre des promesses du Christ qui veut combler son cœur, elle rencontre providentiellement Jean-Pierre, lui aussi veuf et se remarie deux ans plus tard. Elle confie à Aleteia comment son premier mari a toujours sa place dans sa vie.

Aleteia : De quelle manière votre premier mari continue-t-il d’être présent à vos côtés ?
Élisabeth Mathieu-Riedel : La mort n’est pas synonyme de disparition. Alain demeure bien présent dans mon cœur et mes pensées mais cela ne m’empêche pas d’être heureuse et amoureuse de Jean-Pierre. Le remariage est un mystère de joie qui ne ternit pas le souvenir de nos conjoints. Bien au contraire, nous les associons à notre prière conjugale, nous citons leurs prénoms lors de la prière des défunts pendant la messe, nous leur demandons de protéger nos enfants et petits-enfants, et nous prions pour qu’ils cheminent dans le cœur de Dieu. Nous vivons aussi la communion des saints dans l’Eucharistie et dans l’adoration du Saint Sacrement, là où tous les conjoints chrétiens se rejoignent. J’essaie de m’approprier ce verset d’Evangile qu’Alain aimait beaucoup : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde" (Mt 28, 20). Parfois, je vois le sourire d’Alain quand Jean-Pierre me fait une remarque justifiée. Je lui demande de m’aider à acquérir ses qualités d’optimisme, de sérénité et même d’art culinaire, car, restaurateur de métier, il était coté chez Gault et Millau !

Certaines personnes ressentent de la culpabilité à l’idée de se remarier. Cela a-t-il été votre cas ?
Pas du tout ! Alain m’a toujours dit : "Quand je casserai ma pipe, je t’enverrai un mari du ciel plus jeune". En effet, il avait 18 ans de plus que moi. Je suis certaine de son intercession dans mon remariage avec Jean-Pierre, et donc de sa bénédiction en quelque sorte. Je suis persuadée que c’est Dieu qui a choisi mes deux conjoints. "Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît" (Mt 6, 33), nous dit Jésus. Quand nous nous abandonnons à la Providence, quand nous confions au Seigneur la direction des opérations, il nous envoie la bonne personne qui nous est assortie. L’écueil serait de comparer ses conjoints. Au début,  je me disais : "Jamais je ne retrouverai quelqu’un d’aussi bien !" mais Dieu nous connaît mieux que nous et "fait toute chose nouvelle" (Ap 21, 5) et je vis pleinement aussi l’amour avec Jean-Pierre.

D’autres pensent qu’on ne peut pas aimer à nouveau…
Parce qu’ils ne sont pas dans la situation ! Pour ma part, je peux dire que j’aime mes deux maris. Je dirais même que l’épreuve du veuvage est telle qu’elle nous ouvre le cœur pour aimer davantage. Les 21 ans de vie heureuse avec Alain m’ont fait progresser dans la vie conjugale avec Jean-Pierre.  Lorsqu’on a beaucoup souffert affectivement, on est peut-être encore plus disposé à considérer la rencontre avec l’autre comme un cadeau, une grâce.

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