La lampe rapprochée de la lumière divine est certainement un des symboles bibliques les plus forts. Les Psaumes offrent l’un des plus beaux exemples de ce symbole suggéré par la Bible :
Ou encore cet autre psaume dans lequel la lampe éclaire elle-même le chemin :
Ce dernier extrait du psaume 118 fut retenu par le cardinal Carlo Maria Martini afin d’être gravé sur sa tombe au Duomo de Milan tant pour lui, bibliste réputé, ce symbole demeurait essentiel. À une époque où l’éclairage public était, dans la plupart des villes antiques, inexistant et que chaque foyer peinait à conserver le foyer pour la cuisson des aliments, la lampe à huile faisait figure de rayonnement essentiel pour accéder à la lumière. Aussi, afin de sortir de l’obscurité et des ténèbres, signes de peurs et d’égarements, l’Ancien Testament rapproche-t-il la lampe de la lumière divine, les posant comme synonymes ou du moins inséparables. Tel ce Psaume 118 où la parole de Dieu éclaire les pas du fidèle, et la lampe, le chemin emprunté.
La lampe symbolise ainsi cette lumière divine éclairant le chemin qui se matérialisera par la loi, cette « parole » qui éloigne les ténèbres comme le rappellent les Proverbes dans l’Ancien Testament :
Jésus, lui-même, reprendra ce symbole puissant de la lumière provenant de la lampe afin de mieux faire comprendre à ses disciples l’importance de leur mission et du partage de la parole au plus grand nombre :
Ainsi, la lumière des disciples ne saurait rayonner en eux seuls, mais leur exemple doit resplendir pour la multitude comme la lampe posée sur le lampadaire. Mais pour que cela soit possible, Jésus prend soin d’avertir que les disciples de la Parole se doivent d’être eux-mêmes dans la lumière et la sainteté :
La parabole des dix vierges évoquée par Jésus constitue peut-être le point culminant de ce puissant symbole biblique qu’est la lampe, synonyme également de prévoyance pour mieux accueillir l’époux, c'est-à-dire Jésus et la Parole. Cinq des dix vierges avaient prévu une réserve suffisante d’huile en cas de retard de sa venue, les autres insouciantes sortirent avec leur lampe sans emporter d’huile et les conséquences sont sans appel à leur encontre :
À la fin des temps, le livre de l’Apocalypse rappelle que ni la lampe ni sa lumière ne seront plus nécessaires car « La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront pour les siècles des siècles » (Ap 22, 5).