Ce bonnet chinois, en soie sauvage polychrome et savamment brodé, a appartenu à Paul-Hubert Perny (1818-1907), missionnaire en Chine pour les MEP. Il l’a renvoyé en France dans les années 1870 afin de témoigner de sa mission sur place et de sa bonne intégration. En effet, en Chine, les cérémonies religieuses doivent se faire tête couverte, pour manifester le caractère sacré du rite. Aussi les missionnaires catholiques voulaient que leur messe soit reconnue par les populations comme sacrées, et donc adapter les vêtements liturgiques aux coutumes locales. Ce bonnet chinois, porté par Paul-Hubert Perny est la preuve que celui-ci avait eu l’autorisation de s’en couvrir pour dire ses messes, traduisant là sa bonne intégration. Il enverra par la suite des photos de lui habillé à "la mode chinoise".
Parti en 1847 dans le Sud-Est de la Chine, Paul-Hubert Perny va s’intéresser aux minorités ethniques et encourager l’apprentissage de la langue chinoise qu’il pratique lui-même. Il sera d’ailleurs l’auteur de deux dictionnaires et d’un recueil de proverbes chinois. Doté d’un véritable intérêt pour l’histoire naturelle, il fait également partie de cette vingtaine de missionnaires naturalistes français qui ont contribué à identifier de nombreuses nouvelles espèces de plantes et d’animaux chinois. C’est par exemple à lui qu’on doit l’envoi de 500 cocons vivants du ver à soie tussah au Muséum d’histoire naturelle de Lyon. Cocons qui donnèrent naissance aux papillons du ver à soie tussah ou soie sauvage. Une soie particulièrement réputée pour pour la confection de tissus solides et inusables, pour la décoration, l’ameublement ou même les vêtements liturgiques !
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