Nous sommes le 29 décembre 1170. Quatre chevaliers ayant des liens étroits avec le roi Henri II pénètrent dans la cathédrale de Canterbury et tuent Thomas Becket près de l’autel. Cet assassinat public, résultat d’une mésentente profonde entre le roi d’Angleterre et l’archevêque de Canterbury, provoque une onde de choc dans toute l’Europe.
À tel point qu’à peine quelques jours après sa mort, de nombreux miracles sont attribués à Becket. Certains voient dans son sang versé un véritable pouvoir de guérison et la cathédrale attire une foule immense de fidèles transformant le sanctuaire en un grand centre de pèlerinage. Au fil des années, les reliques de saint Thomas sont dispersées partout en Europe afin de permettre aux fidèles de le vénérer. Au XVIe siècle, le roi Henri VIII, qui qualifie Becket de "traître à la couronne" détruit les reliques encore présentes à la cathédrale de Canterbury mais les magnifiques châsses, réalisées à Limoges, berceau des émaux champlevés, sont pour certaines conservées.
Pour célébrer les 850 ans de ce meurtre brutal, le British Museum présente une exposition majeure, la toute première à examiner en détails cette histoire qui a bouleversé l’Europe médiévale. Parmi les précieux objets exposés qui relatent l’assassinat du saint, une des fameuses châsses limousines réalisée à peine vingt ans après sa mort et conservée au Victoria and Albert Museum. Dessus, une scène illustre le meurtre de Thomas Becket.
Parmi les autres pièces phares de l’exposition, le fragment du crâne de l’archevêque de Canterbury parvenu jusqu’à nous quasiment 1000 ans après. Rarement exposée, cette relique est conservée précieusement au Stonyhurst College, une école catholique du Lancashire. Son exposition offrira aux visiteurs l’occasion de s’approcher au plus de près de ce grand saint qui, à peine trois ans après sont assassinat, était canonisé par le pape Alexandre III en 1173.