C'est un saut de presque deux siècles qu'ont fait les ouvriers en charge de la restauration de la cathédrale Saint-Adalbert d'Esztergom, l'un des plus grands sanctuaires de Hongrie. En janvier, alors qu'ils démontent la grande croix qui surmonte la coupole pour la restaurer, ils retrouvent à l'intérieur un cylindre métallique énigmatique. Confié aux mains des historiens et des experts scientifiques, celui-ci est ouvert avec précaution. À l'origine parfaitement hermétique, l'objet apparaît endommagé par un éclat d'obus, conséquence de la Seconde Guerre mondiale. Malgré tout, cette capsule temporelle a précieusement conservée la totalité de son contenu.
À l'intérieur, des manuscrits relatifs au trente premières années du chantier de la construction de la cathédrale — qui a commencé en 1822 — notamment l'édification de la grande croix dressée en 1845 ainsi que quelques documents en latin et des archives du diocèse. Un livre contenant les noms des ecclésiastiques et des paroisses y a également été inséré. L'objet contenait également deux récipients en verre formant, à l'origine, qu'un seul et même objet mais qui sont aujourd'hui brisés.
Qui a bien pu décider de cacher cette capsule temporelle ? Scellée et enfermée dans la croix depuis 1855, cette capsule serait probablement l'idée de József Kopácsy, archevêque d'Esztergom de 1838 à 1847. «L'archevêque Kopacsy savait qu'il ne verra pas la fin du chantier de son vivant, aussi, lorsque la croix a été achevée, il a voulu laisser à l'intérieur une empreinte à la mémoire des bâtisseurs et de son époque», a déclaré Csaba Török, le directeur du Trésor de la cathédrale Saint-Adalbert. Après restauration, les objets seront exposés au musée chrétien d'Esztergom. Et pour poursuivre la tradition, une nouvelle capsule temporelle sera insérée dans la croix pour les générations futures. Elle sera scellée le 30 juin prochain.