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« Loué sois-tu, mon Seigneur » : ces premiers mots du Cantique des créatures ou de Frère soleil sont devenus bien connus, notamment depuis 2015, ayant été choisis par le pape François pour commencer son encyclique sur notre « maison commune », la Terre. À eux seuls, ces mots résument François d’Assise dans ses relations de la terre au ciel, et sur la terre, avec les hommes, les femmes, les animaux, les végétaux, les minéraux… Louer, c’est reconnaître que nous ne sommes pas la source de ce qui existe, mais que nous recevons ce qui existe comme un don, un don à faire fructifier, un don à partager, « un don qui surgit de la main ouverte du Père de tous, comme une réalité illuminée par l’amour qui nous appelle à une communion universelle » (Laudato Si, 76). Tout est dit ici de la conversion du saint d’Assise, de plus en plus sensible à ce don, par pure grâce, sans mérite de sa part, don qu’il est appelé à accueillir au quotidien. D’où la louange, comme reconnaissance et gratitude.
La nudité de François
Un épisode l’exprime bien, celui du dépouillement en place d’Assise. Avec sa famille, François est arrivé à un point de rupture et il est mis en cause publiquement en vue d’être déshérité. La scène se passe devant l’évêché et François décide de retirer ses vêtements et, nu, les rend à son père en affirmant qu’il n’a plus désormais qu’un seul Père, celui du ciel. Stupeur, incompréhension, murmures dans l’assemblée. L’évêque recouvre alors le corps de François avec son manteau, avant de lui remettre une pauvre tunique de paysan que François reçoit avec reconnaissance. En quelques gestes, François rend compte de cette perception de la Providence de Dieu qui agit et prend soin, faisant monter de son cœur une louange de gratitude.
Nous le comprenons assez vite, cette nudité de François n’est pas sans rappeler celle de Jésus au moment de sa passion. Effectivement, c’est parce qu’il veut aimer Jésus et le faire aimer, jusqu’au bout, que François est conduit dans l’attitude filiale offerte à tout baptisé, attitude qui ouvre l’être aux relations possibles de communion avec tout le créé, surgi « de la main ouverte du Père ». Seul le Fils, Jésus, que François imite, peut introduire dans ses relations nouvelles, réconciliées, guéries, du fait que le Fils a remis l’Esprit sur la croix pour la réconciliation du monde avec son Créateur.
La vie reçue du Père
Penser l’écologie avec saint François d’Assise, c’est entrer dans une perception théologale de la vie reçue du Père, partagée avec le Fils et remise par l’Esprit Saint. C’est laisser toutes les relations du quotidien être éclairées par la lumière créatrice en son intention première, celle d’un monde où « tout est lié », selon l’expression du pape François, autre manière d’exprimer que les éléments du créé sont ou « frère » ou « sœur » car issus d’une même Père. Une réalité qui n’est pas d’un autre monde, mais bien du nôtre, et dès maintenant !
Pratique
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