Mgr Ángel Camino, vicaire épiscopal de Madrid, raconte la bouleversante histoire de Teresita, une petite fille morte d’une tumeur au cerveau le 7 mars 2021 qui voulait devenir missionnaire. Et qui l’a été !
Teresita Castillo de Diego, une Madrilène de 10 ans, poursuivait un grand rêve : devenir missionnaire. Elle a rejoint le Père le 7 mars dernier, terrassée par une tumeur au cerveau découverte il y a 6 ans. Un premier traitement avait permis de limiter sa propagation. Mais depuis 2018, la tumeur se développait à nouveau et la fillette avait été hospitalisée en janvier. Le 11 février dernier, jour de la fête de Notre-Dame de Lourdes, Mgr Ángel Camino, vicaire épiscopal de Madrid, lui avait rendu visite à l’hôpital de La Paz afin de lui donner la communion et le sacrement des malades. Bouleversé par la personnalité et le désir de la petite fille, il avait décidé de la nommer immédiatement missionnaire. Il témoigne de cette inoubliable rencontre dans une lettre qu’il a rendu publique. Les paroles de Teresita sont un “témoignage d’amour à Jésus au milieu de la souffrance” qui sert “d’exemple pour tous”, assure-t-il.
Chers prêtres et amis,
[…] Le 11 février, jour de la fête des malades, je suis allée célébrer l’Eucharistie à l’hôpital de La Paz. Je l’ai célébrée accompagné des aumôniers et d’une assemblée variée : médecins, infirmières, parents de malades, etc. À la fin de l’Eucharistie, je vais généralement avec les aumôniers rendre visite à quelques malades afin de leur donner la communion ou le sacrement des malades. Cette fois-là, connaissant mon habitude, ils m’ont proposé de rendre visite à une petite fille gravement malade que l’on devait opérer d’une tumeur au cerveau le lendemain. J’ai accepté avec plaisir leur proposition. Nous sommes arrivés dans l’unité de soins intensifs dûment équipés, j’ai salué les médecins et les infirmières qui m’ont emmené près du lit de Teresita, qui avait sa mère Teresa à côté d’elle. Un bandage blanc lui entourait la tête, mais on voyait suffisamment son visage pour s’apercevoir qu’il était lumineux et hors-pair. Je l’ai saluée affectueusement, lui expliquant que je venais lui apporter Jésus au nom de l’archevêque de Madrid.
Maintenant, je cite les propos de Teresita, qui m’a dit : “Tu m’apportes Jésus, n’est-ce pas ?”. Je lui ai répondu que je lui apportais Jésus et la force du Saint-Esprit avec le sacrement des malades. Puis elle m’a dit : “Tu sais quoi ? J’aime beaucoup Jésus”. Sa mère l’a entendue, et, se tournant vers sa fille, lui a dit : “Raconte à Ángel ce que tu veux devenir”. Elle a regardé fixement sa mère et lui a demandé : “Je le lui dis pour de vrai ?”. Et sa mère a répondu : “Tu verras bien”. Teresita a poursuivi : “Je veux devenir missionnaire”. J’étais tellement ébranlé par sa réponse totalement imprévue […] que je lui ai dit sous le coup de l’émotion : “Teresita, je fais de toi dès maintenant une missionnaire de l’Église et je t’apporterai cet après-midi le document qui t’accrédite ainsi que ta croix de missionnaire”. Puis elle a ajouté : “Père Ángel, je peux te dire une chose ? Je prie pour que beaucoup d’enfants puissent connaître Jésus”. Je lui ai ensuite donné le sacrement des malades, la communion et la bénédiction apostolique du pape François. C’était un moment de prière à la fois extrêmement simple et profondément surnaturel. Nous avons été rejoints par des infirmières qui nous ont pris spontanément en photo. Ces images, complètement inattendues pour moi, resteront comme un souvenir indélébile. Nous nous sommes dit au revoir pendant qu’elle et sa mère continuaient à prier et à remercier.
[…] À cinq heures de l’après-midi, je suis retourné à l’hôpital de La Paz. Les aumôniers m’attendaient et nous sommes retournés directement à l’unité de soins intensifs. Dès qu’elle m’a vu, la mère de Teresita a lancé : “Teresita, je ne peux pas y croire ! Monsieur le vicaire est venu avec un cadeau pour toi”. La petite fille, qui était à moitié endormie, s’est immédiatement réveillée et a attrapé le document et la croix. Sa mère a lu le document à voix haute, pendant qu’elle l’écoutait attentivement. […] Elle est devenue émue aux larmes et sa mère l’a réconfortée. Teresita a dit tout haut : “Mets cette croix sur la barre pour que je puisse bien la voir, et demain je l’emmènerai en salle d’opération. Je suis déjà missionnaire”. Nous nous sommes quittés sur ces mots de Teresita : “Donc, père Ángel, je suis bien missionnaire ?”. Et je lui ai répondu : “Tu es missionnaire”.
Teresita s’était confiée au bienheureux Carlo Acutis. Rapidement son témoignage édifiant a fait le tour des groupes missionnaires en Espagne, certains n’hésitant pas a en faire la protectrice des enfants en mission.
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