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Pour cette religieuse ermite, écrire des icônes est d’abord une prière

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Mathilde de Robien - publié le 27/02/21
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La discrète religieuse de l’Atelier de la Sainte Face s’est découvert une vocation d’iconographe en plus de celle d’ermite. Portrait d’une iconographe inspirée. Tenant à conserver son anonymat en raison du mode de vie qu’elle a choisi, cette jeune ermite diocésaine âgée de 35 ans a néanmoins bien voulu accorder un entretien à Aleteia. L’occasion de découvrir un art millénaire et hautement contemplatif pour celle qui nous ouvre les portes de son atelier.

Auparavant religieuse au sein d’une communauté, elle a finalement opté, il y a bientôt deux ans, pour la vie érémitique dans une petite ville du nord de la France. Le poids de la solitude ne lui pèse pas. « Je ne suis jamais vraiment seule, avec le Bon Dieu. Et comme toute vocation, à partir du moment où on est à sa place, on reçoit les grâces nécessaires », confie-t-elle. Sans compter qu’elle bénéficie d’un minimum d’interactions sociales (des amis, les prêtres de la paroisse…), si tant est qu’elles n’empiètent pas sur sa vie rythmée par la prière, les offices, la messe, le travail manuel et l’étude.

Si elle a toujours été attirée par l’art, le dessin et plus généralement par le Beau, c’est un stage d’iconographie réalisé en septembre 2020 qui a été le révélateur d’un de ses talents et d’une nouvelle manière de prier. Le mois dernier, elle a créé l’Atelier de la Sainte Face et écrit des icônes à la demande, comme ce saint Irénée, la Vierge du Signe, le Christ Pentocrator ou encore saint Joseph.

saint Irénée

Atelier de la Sainte Face
Vierge du Signe

Atelier de la Sainte Face
La Vierge du Signe.
Christ Pentocrator

Atelier de la Sainte Face
Christ Pentocrator
Saint Joseph

Atelier de la Sainte Face
Saint Joseph

Inspirée par des modèles datant des premiers siècles du christianisme, elle réalise des icônes selon la technique byzantine traditionnelle, a tempera, à base de jaune d’œuf, et prépare ses propres peintures à l’aide de pigments. Elle réalise elle-même le levka (les huit couches d’enduit blanc déposées sur la toile). Le travail de l’icône nécessite de nombreuses étapes et temps de séchage. Il faut compter deux mois avant la pose du vernis final.

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Atelier de la Sainte Face
Feuilles d'or, poinçons et pierre d'agate pour brunir l'or.

Les premières icônes remontent à l’époque des « portraits du Fayoum », des portraits funéraires réalisés en Egypte du Ier au IVe siècle, représentant les défunts et insérés dans les bandelettes au niveau du visage des momies. En 691, alors que l’iconoclasme était en passe de se répandre, l’empereur Justinien II convoqua un concile à Constantinople (le concile Quinisexte ou « in Trullo »), déterminant pour l’avenir de l’iconographie chrétienne. Dès lors, les icônes deviennent de véritables supports de dévotion et de piété.

Un langage pour rendre visible l’invisible

Pour notre religieuse ermite, « l’icône n’est pas seulement une peinture religieuse, c’est avant tout une prière ». Chaque icône est pour elle l’occasion d’un cheminement spirituel, grâce notamment à la technique de traitement de la lumière. « Pour réaliser une icône, on part des couches obscures et on ajoute au fur et à mesure de la lumière. On va de l’obscurité vers la lumière. C’est un travail très contemplatif, et qui touche au mystère de la Transfiguration », témoigne-t-elle. « L’icône cherche à représenter la lumière que porte en eux le Christ, la Vierge ou un saint, à témoigner de l’âme qui les habite, en d’autres termes, à rendre visible l’Invisible. »



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