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Une nouvelle abbaye bénédictine en France !

Les moines bénédictins

© Monastère Sainte-Marie de la Garde

Les moines du monastère Sainte-Marie de la Garde réunis dans leur chapelle.

Christian Venard - publié le 22/02/21

Dans l’humble silence de leur prière et de leur travail, dix-huit hommes viennent d’élire le premier abbé de leur monastère.

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La nouvelle n’a pas fait la une des grands journaux, ni d’émissions spéciales, ni même d’une quelconque information dans les grands médias nationaux. On peut même dire qu’elle est passée, en dehors des réseaux catholiques, sous silence… Et pourtant. Dans une France déchristianisée, dans un des pays les plus athée au monde, un nouveau monastère bénédictin a vu le jour ! Quatorze hommes, quatorze frères bénédictins, ont élu pour la première fois leur père abbé ! Le « prieuré Sainte-Marie de La Garde » (Lot-et-Garonne), ayant été érigé en maison autonome avec le titre d’abbaye, l’élection du premier abbé a été présidée par dom Courau (père abbé de Triors), le 18 février dernier, en présence de dom Louis-Marie de Geyer d’Orth (père abbé du Barroux). Le prieur actuel dom Marc Guillot a été élu premier abbé du « monastère Sainte-Marie de La Garde ».

Silence sur cette étrangeté

C’est le 21 novembre 2002, en la fête de la Présentation de la Sainte Vierge, qu’un essaim de huit moines arriva sur place, en provenance de l’abbaye du Barroux, fondée des années auparavant par dom Gérard. Depuis quelques mois déjà, des moines s’étaient relayés afin d’aménager les bâtiments subsistants en une petite fondation bénédictine, avec le soutien de l’évêque d’Agen de l’époque, Mgr Descubes. Moins de vingt ans après, la communauté a doublé (dix-huit frères en tout, dont sept prêtres, un diacre, sept profès solennels ; deux profès temporaires et un novice), des travaux considérables ont été entrepris, les moines vivent du succès des sandales qu’ils fabriquent et de la culture des noyers. Dix-huit hommes, dans la force de l’âge, ont réussi ce tour de force, qui n’intéresse guère.

Ils creusent dans le silence, jour après jour, un sillon toujours plus profond, toujours plus ardu, toujours plus exigeant, de l’amour indéfectible pour Dieu

Dix-huit hommes dans la force de l’âge acceptant de devenir moines, dans la radicalité de cette vocation : « Un moine, c’est un homme appelé par Dieu à vivre pour lui seul et donc séparé du monde. La vocation est ainsi une réponse à un amour personnel de Dieu et pour lequel il vaut la peine de tout quitter. Toute la vie du moine trouve sa raison d’être dans cet appel personnel, ravivé au quotidien par le mystère de la prière », tels se définissent-ils eux-mêmes. Voilà qui pourrait surprendre, choquer, interroger, susciter la curiosité. Mais non. Silence sur cette étrangeté, en pleine crise covidienne, en pleine crise morale et sociale, sur ce qui pourrait être porteur de leçons d’espérance.

Seize siècles de sagesse

Nos frères moines se sont donc radicalement — le mot fait peur certes — voués à Dieu, dans la pauvreté, la chasteté, l’obéissance et la stabilité. Ils ne prétendent pas sauver le monde, ni même l’Église. Ils ne cherchent même pas à se donner en spectacle du « bien vivre » ou du « bien penser ». Non, ils creusent dans le silence, jour après jour, un sillon toujours plus profond, toujours plus ardu, toujours plus exigeant, de l’amour indéfectible pour Dieu et pour Dieu seul, pour l’amour de leurs frères, reçus chacun comme une image unique de Dieu. Répondant à l’appel exclusif du Seigneur, ils « sacrifient » leur vie pour leur propre Salut et pour leurs frères humains. L’humilité est le crible auquel toute leur vie est passée, appliquant en cela les leçons les plus essentielles de leur fondateur en sa Règle, saint Benoît.




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Dix-huit hommes, semblant surgir de l’impensable, vivent d’une sagesse spirituelle héritée de seize siècles de monachisme ! Selon une tradition léguée par leurs anciens, et plus proche de nous par le regretté Dom Gérard qui eut, non sans peines, conflits, erreurs même parfois, le courage, dans ces années de tempêtes de l’Église, de fonder un monastère où se transmettrait la vie bénédictine telle qu’il l’avait lui-même reçue et dont ces temps troublés semblaient vouloir se débarrasser. Que tout cela puisse surgir aujourd’hui dans cette chère France, qui s’est tant éloignée des promesses de son baptême, voilà une grande leçon. Que tout cela se passe dans le silence et l’humilité, voilà une voie pour nous-mêmes. Que notre gratitude chrétienne soit immense pour le don de leurs vies, pour leur fidélité à la tradition bénédictine, pour leurs prières à nos intentions. Car dans le mystère caché de chacune de ces vies contemplatives se niche l’essentiel du combat spirituel et apocalyptique entre les enfants de la Vierge et l’antique serpent.

Bénédictin, franciscain ou dominicain ? Reconnaître l’habit des moines au premier coup d’oeil :
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Abbayesaint Benoît
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