Il peut arriver plusieurs fois dans notre vie que la colère nous affecte au point de développer de la haine envers une personne qui nous a offensé d’une manière ou d’une autre. Mais cette rancœur ne correspond pas au chemin indiqué par la Parole. Jésus lui-même condamnait ce type de pensée nocive. “Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement” (Mt 5, 22).
Mais avec la grâce de Dieu, nous pouvons vaincre notre colère et pratiquer la charité, même lorsque nous sommes tentés de nous laisser aller à la haine. Vénérable Louis de Grenade (1504-1588), prêtre dominicain espagnol, en parle longuement dans son Guide des pécheurs. Il y détaille un plan pour les pécheurs qui cherchent à pratiquer la vertu et à se libérer de l’entrave de leur péché. La première astuce consiste à penser à Jésus et aux péchés qu’il a porté pour nous jusqu’à donner sa vie.
Douceur et patience
S'il est difficile de maîtriser votre colère provoquée par une blessure infligée par votre prochain, considérez combien Dieu a porté et enduré pour vous. N’étiez-vous pas son ennemi lorsqu’Il a versé son sang jusqu’à la dernière goutte pour vous ? Contemplez avec quelle douceur et patience Il porte vos offenses quotidiennes contre lui, et avec quelle clémence et tendresse Il vous reçoit lorsque vous revenez à lui.
Jésus est patient avec nous. Alors ne devrions-nous pas suivre son exemple et être patient avec autrui. En outre, l’une des raisons pour lesquelles nous nous mettons en colère est un bien souvent notre narcissisme.
Le moyen le plus efficace, le remède suprême contre ce vice est de débarrasser votre cœur de cet amour-propre nocif et de tout ce qui dépend de vous. Autrement, les moindres mots ou actes dirigés contre vous ou vos intérêts vous mènerons à la colère. Plus vous avez tendance à ce vice, plus vous devez être persévérant dans l’exercice de la patience. Habituez-vous autant que possible à calmement faire face au contradictions et frustrations que vous rencontrez, et leur effet sur vous sera grandement diminué.
Enfin, souvenez-vous de ne jamais agir par colère car lorsque nos émotions se tassent, notre esprit retrouve sa clarté :
N’agissez jamais avant d’avoir calmé votre colère ou d’avoir récité le Notre Père, ou une autre prière, deux à trois fois. Plutarque raconte qu’un homme sage qui, avant de quitter un monarque, lui conseillait de ne jamais parler ou agir en colère, mais d’attendre d’avoir récité dans sa tête les lettres de l’alphabet. Apprenez de ce récit et évitez les mauvaises conséquences d’un acte impulsif.