La mise au tombeau illustre le moment précis où le Christ est déposé dans le sépulcre, après avoir été descendu de la Croix et enveloppé d’un linceul. Cette scène de l’ensevelissement du Christ porte aussi le nom de Sépulcre. Les mises au tombeau sculptées, à taille humaine, apparaissent à la fin du Moyen Âge. Elles font écho aux préoccupations des hommes de ce temps, fascinés par la mort, hantés par le Jugement dernier et par leur propre Salut. Les Mystères de la Passion joués sur le parvis des églises attirent les foules. La popularité de la scène muette de l’ensevelissement du Christ, l’ultime et la plus pathétique, est à l’origine de la production de mises au tombeau monumentales, dans les Flandres, en Lorraine, en Champagne et en Bourgogne.
Elles sont commandées par des bourgeois, des chevaliers et des chanoines, dans un désir de repentir et d’édification. On en trouve dans les églises, les chapelles et les hôpitaux. Elles sont placées dans la pénombre d’une chapelle ou d’une crypte pour permettre aux pèlerins qui affluent de se recueillir. Les artistes rivalisent pour exprimer la douleur, la résignation et la foi. Réalisées pour la plupart entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle, elles ont été démantelées, déplacées ou démolies. Aujourd'hui, il en reste environ 200 en France. La scène du Sépulcre, qui présente généralement huit personnages — et qui ne figure pas telle quelle dans les Évangiles — est très codifiée. Deux vieillards, Joseph d’Arimathie, placé à la tête du Christ et Nicodème, à ses pieds, tiennent le linceul où gît le corps de Jésus. La Vierge, prête à défaillir, est soutenue par saint Jean. Trois saintes femmes se tiennent à leur côté : Marie-Madeleine tenant un vase de parfum, Marie Salomé, mère de Jean et Marie Cléophas, sœur de la Vierge.