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Attentats : comment répondre à la violence par la charité ?

enfant faisant un coeur avec ses mains
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Isabelle du Ché - publié le 05/11/20
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L’assassinat de Samuel Paty a entrainé la tenue, dans les établissements scolaires, d’une journée nationale d’hommage au professeur d’histoire le lundi 2 novembre. Au lycée saint Jean de Lectoure, dans le Gers, le discours du directeur a pris une tournure particulière, invitant à répondre à la violence par la charité. Ils étaient tous réunis, debout, dans la cour du lycée, ce lundi 2 novembre. Par delà l’hommage à Samuel Paty, professeurs et élèves ont été invités, par Stéphane Morassut, leur directeur, à entrer dans une démarche de foi. En ce jour de Commémoraison des fidèles Défunts, le chef d’établissement a associé à cet enseignant décédé « les trois chrétiens niçois » ainsi que « toutes les victimes du terrorisme ». Non pour se lamenter ou s’insurger mais pour prier pour le Salut de leur âme, selon la tradition catholique. La charité s’exerce, de cette manière, par la prière. Mais elle ne saurait s’y limiter. La charité se traduit aussi en actes. 

« Nous ne concevons pas d’être libres, de nous considérer d’égale dignité, de nous sentir en communion fraternelle ou de tolérer celui qui ne croit pas comme nous, sans chercher la Vérité, ni vivre, en actes, l’Amour du prochain ». Le ton est donné. Ainsi le chef d’établissement a exhorté ses auditeurs à « chercher la charité ». En faisant « don de son temps, de ses moyens, de ses talents ou de soi-même », chacun est invité à servir son prochain. Cette disponibilité implique notamment de « corriger celui qui est dans le mensonge ou dans l’erreur », sans le dominer. Le discours du directeur était emprunt d’un caractère d’urgence : « Je vous invite à vivre (la charité) dès aujourd’hui, ici et maintenant ». 


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Exercer la charité, c’est aussi, pour Stéphane Morassut, faire preuve de lucidité afin de ne pas être manipulé. « Cet enthousiasme qui est le vôtre, ne le laissez pas se dévoyer dans je ne sais quel embrigadement, dans je ne sais quel fanatisme ». Le professeur de latin invitait donc à la prudence et à la tempérance, deux des quatre vertus cardinales.

Répondre à la violence par la charité, c’est enfin se garder de démissionner, accepter de « sortir de son canapé », comme le suggérait le pape François aux Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie. En refusant « le repli sur soi, sur son petit confort », il n’est pas question, comme l’indiquait le chef d’établissement, d’abandonner « tous les devoirs qui feront de vous des hommes et des femmes dignes et responsables ». Nul doute qu’un tel discours saura convertir les cœurs.

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