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Il y a 1.600 ans, le concile d’Éphèse ouvrait la voie à une véritable dévotion mariale

CONCILE D'EPHESE

Détail d'une mosaïque dans la basilique Notre-Dame de Fourvière (Lyon). Au centre, saint Cyrille d'Alexandrie montre l'enfant et Marie, proclamant la maternité divine de la Vierge.

Thérèse Puppinck - publié le 21/06/20

Fondamental dans l’histoire de l’Église, le concile d’Éphèse s’ouvrait le 22 juin 431. Il a ouvert la voie à une véritable dévotion mariale. Il y a presque 1.600 ans s’ouvrait à Éphèse le troisième concile œcuménique de la chrétienté. À la différence des conciles provinciaux, fréquents à l’époque, les conciles œcuméniques (ou universels) rassemblaient l’ensemble des évêques de tous les pays. Dans l’histoire de l’Église, les conciles œcuméniques ont toujours eu une autorité particulière car leur objectif est de préciser ou réaffirmer la doctrine de la foi, ainsi que de réformer, le cas échéant, la discipline ecclésiastique. Les quatre premiers conciles, dont fait partie celui d’Éphèse, revêtent une importante toute spéciale parce qu’ils ont formulé les dogmes fondamentaux de la foi catholique.

Une polémique autour du nom de la Vierge

Le concile d’Éphèse est le premier concile œcuménique dont les actes complets sont intégralement conservés. On connaît ainsi son déroulement exact, ainsi que le détail des discussions théologiques. Le concile d’Éphèse a été convoqué par les empereurs d’Orient et d’Occident pour clarifier une polémique qui prenait beaucoup d’ampleur autour de l’une des appellations de la Vierge Marie. En effet, la ferveur populaire avait pris l’habitude, depuis longtemps déjà, de la nommer theotokos (mère de Dieu). Cependant, ce titre lui était refusé par un groupe d’évêques ayant à leur tête le patriarche Nestorius. Ce dernier suggérait plutôt d’utiliser le terme de christotokos (mère du Christ), sous-entendant ainsi que la Vierge Marie était seulement mère de l’homme Jésus. Nestorius introduisait de ce fait une dissociation entre la nature humaine et la nature divine du Christ. Au-delà du titre de Mère de Dieu, ce sont les modalités même de l’Incarnation qui étaient mises en question.


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Avec deux semaines de retard sur la date initialement prévue, le concile fut ouvert le 22 juin 431 par le patriarche Cyrille d’Alexandrie. Tous les évêques attendus n’étaient pas encore arrivés, notamment les trois représentants du pape Célestin Ier. Cette absence n’empêcha pas Cyrille de condamner, dès le premier jour, les thèses de Nestorius. Finalement, les légats du pape n’arrivèrent que le 10 juillet, mais leur présence fut déterminante puisqu’ils tranchèrent in fine les débats théologiques en faveur des décisions de Cyrille, affirmant ainsi la prééminence de l’évêque de Rome sur l’ensemble du monde chrétien.

Par l’affirmation du terme theotokos, le concile d’Éphèse apporta des précisions importantes en mariologie et en christologie, qui sont ici intimement liées, comme le souligne Yves Chiron dans son livre Histoire des conciles. Tout d’abord l’Église confirma et précisa la doctrine de l’union des deux natures du Christ, à la fois homme et dieu, union qui est fondée sur le mystère de l’Incarnation, mystère de Dieu qui a pris chair. Les conclusions du concile d’Éphèse nous montrent aussi que l’Église catholique, dès les premières années de son existence, ouvrit la voie à une véritable dévotion mariale, qui par la suite permit un développement dogmatique considérable, jusqu’au titre de Mère de l’Église, réaffirmé par le pape en 2018.


Cyrille d’Alexandrie
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