Séminariste en cinquième année dans le sud de la France, Paul David, 30 ans, vit un confinement étonnant. Il a en effet accepté de devenir bénévole dans une maison de retraite voisine.Confiné dans une maison de retraite… à 30 ans. C’est ce que vit Paul David, séminariste du diocèse de Rennes. En cinquième année de formation à l’institut Notre-Dame de Vie situé à Vénasque (Vaucluse), le jeune homme se retrouve depuis le début du mois d’avril dans une situation inédite. Une maison de retraite voisine de l’institut, qui accueille une centaine de personnes âgées, a en effet lancé un appel à l’aide après avoir confiné les résidents dans leurs studios. La nouvelle organisation, qui inclue notamment la distribution des repas auprès de chaque personne, exigeait en effet des forces supplémentaires. Trois séminaristes, dont Paul, ont donc été envoyés vivre sur place en compagnie d’une équipe de bénévoles.
Immédiatement, Paul a proposé à un autre Paul, âgé de 19 ans et qu’il connaît par l’aumônerie, de les rejoindre. Une riche idée. “Il s’ennuyait un peu et cela lui a fait un bien fou. À travers lui, je me rends compte combien le don de soi permet de découvrir davantage qui l’on est”.
Une expérience “forcément marquante”
“Nous sommes mobilisés d’abord pour les repas”, explique-t-il. Le jeune homme, qui s’occupe de 14 résidents, prépare trois fois par jour couverts et assiettes qu’il dispose sur les plateaux, puis déambule d’une chambre à l’autre avec son chariot pour servir les résidents. Chaque matin, la messe est célébrée à 10 heures sur place et retransmise aux résidents via un système de micros. À la fin de la célébration, après un lavage de mains dans les règles, les séminaristes portent la communion dans les chambres.
“Notre troisième mission est de tout faire pour que les résidents vivent le confinement de la meilleure manière possible”, poursuit-il. Cela peut être accompagner un vieux monsieur profiter des rayons du soleil pour une courte promenade ou passer dans une chambre tailler le bout de gras avec une résidente, toujours en respectant les distances élémentaires. Le reste de la journée, Paul continue comme il peut à suivre ses cours de séminaire et à préparer le baccalauréat canonique qui l’attend à la fin de l’année.
Quand son supérieur de séminaire lui a proposé cette mission, cela a complètement bouleversé ses plans. “Cela ne tombait pas très bien. J’avais d’autres projets d’apostolat par vidéoconférence et j’ai failli dire non. Ce qui m’a poussé à dire oui, c’était la volonté de participer à cet effort collectif et d’être au côté des plus fragiles et des soignants. Ce qui me coûte le plus, c’est de ne pas réussir à suivre les cours comme je voudrais le faire. Ce qui me motive, c’est de me dire que je suis là comme missionnaire dans le sens ou je n’apporte pas simplement la nourriture et la communion mais que je peux aussi offrir autre chose. Cette expérience sera forcément marquante. J’ai l’impression que ce temps-là, qui est quand même assez exigeant du point de vue du don de soi, va m’aider dans ma vocation et dans mon chemin vers la prêtrise”.
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