« Ne vous faites donc pas tant de souci », disait Jésus à ses disciples (Matthieu 6, 24-34). Plus tard, dans son livre adressé aux laïcs « L’introduction à la vie dévote », saint François de Sales met en garde contre l’inquiétude, « ce grand mal qui arrive à l’âme, (…) le plus grand mal, excepté le péché ». Pour lui, il n’y a rien qui « empire plus le mal et qui éloigne plus le bien, que l’inquiétude et l’empressement ». Et il sait très bien de quoi il parle.
C'est au cours de ses études de droit, à Paris à la fin du XVIe siècle, que François de Sales découvre la théologie. Il s'inquiète notamment de la notion de prédestination soulevée par de nombreux calvinistes à l'époque. Cette approche déclenche chez lui une grande angoisse. Submergé par la peur, pendant dix semaines il s’imagine finir en enfer. Mais un jour, broyant du noir, il décide d’entrer dans l'église dominicaine de Saint-Étienne-des-Grès, rue Cujas dans le quartier Latin. Il y reste un long moment et prie devant la statue de de Notre-Dame de Bonne Délivrance, qu’on appelle aussi « la Vierge noire de Paris, en récitant cette prière de saint Bernard :
Aussitôt, il se lève et il comprend à l’instant-même qu’il est libéré de toutes ses peurs. Saint François de Sales est entièrement guéri. « Quand donc vous serez pressée du désir d’être délivrée de quelque mal ou de parvenir à quelque bien, avant toute chose, mettez votre esprit en repos et tranquillité », soulignera-t-il plus tard dans son célèbre ouvrage.