"Quels sont tes saints préférés ?" En ce mois de février 2016, cette question toute simple adressée au pontife a jailli innocemment de la bouche d’une petite fille asiatique. À l’occasion de la préparation d’un livre sur lui, le pape François se pliait ce jour-là de bonne grâce au jeu des questions dont l’assaillaient ses jeunes invités, les enveloppant de sa tendresse. "Je suis ami de Thérèse de l’Enfant-Jésus, de saint Ignace et de saint François" répond-il amusé. Pour saint Ignace et saint François, on s’en doutait un peu. Mais grâce à cette jeune enfant audacieuse, le monde entier a appris ce jour-là la véritable passion du pontife pour la carmélite normande.
Inspiratrice préférée du Pape
Intriguée par ce lien improbable qui unit l’Argentin et la Française, la vaticaniste Elisabeth de Baudoüin se donne alors pour défi de percer ce mystère. Enquêtant aux quatre coins de la ville éternelle, elle remonte le fil de cette amitié spirituelle. Quelle n’est pas sa surprise de découvrir peu à peu que la Française est une véritable maîtresse spirituelle pour François ! Les images de la sainte glissée aux cardinaux dans ses courriers, la présence de reliques lui appartenant dans l’appartement du pontife ou encore l’omniprésence de la doctrine thérésienne au sein de ses écrits comptent parmi les nombreux signes relevés par la journaliste. Le pontife s’appuie même largement sur Thérèse pour bâtir son programme missionnaire. Lorsqu’il martèle que la prière doit être au cœur de la mission, il ne fait que retranscrire la profonde conviction de la Française !
Inspiratrice préférée du Pape, la carmélite est aussi de loin l’une de ses plus fidèles protectrices, révèle encore l’ouvrage. Elle qui avait promis de faire tomber une fois au ciel "une pluie de roses" sur la Terre, intervient d’une manière pour le moins concrète dans la vie du Pape… au travers de véritables roses blanches offertes par des inconnus ! Lors de la fête du sanctuaire de San Cayetano, alors qu’il est encore cardinal à Buenos Aires, raconte à titre d’exemple Elisabeth de Baudoüin, le futur Pape peine à se déplacer au milieu de la foule à cause d’une douleur à la jambe. À la vue de sa démarche, son entourage pense qu’il ne pourra pas aller jusqu’au bout. C’est alors qu’"un type d’une carrure impressionnante", rapporte la journaliste, se pointe devant lui, une rose blanche à la main. Le Pape refuse alors de monter dans la voiture. Cette rose est pour lui un signe "de la présence de la petite Thérèse" qui lui indique ni plus ni moins qu’il doit continuer à marcher !
Le chef de l’Église catholique ne manque pas non plus d’invoquer la sainte pour la supplier d’intervenir quand les situations diplomatiques semblent sans issue. En septembre 2013, très inquiet, il demande de prier pour la Syrie lors de l’Angélus du 1er septembre. La rose offerte quelques jours plus tard par un jardinier du Vatican lui apparaît comme un signe que la sainte a écouté ses prières. Hasard ou providence, remarque l'auteur, le 7 septembre suivant, la Russie propose de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international, interrompant ainsi l'escalade de la guerre et les bombardements promis par l'Occident.
Les roses blanches seraient un tel symbole pour le Pape qu’il en serait même troublé à leur vue, rapporte la journaliste française. À la Maison Sainte-Marthe, où il réside, les inconnus porteurs de roses continueraient d’ailleurs encore aujourd’hui de se succéder…
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