Franck Riester, ministre de la Culture, a décidé de refuser la délivrance du certificat d’exportation pour cette œuvre majeure de Cimabue représentant “La dérision du Christ” retrouvé dans une maison de Compiègne (Oise). Il avait été vendu aux enchères à Senlis pour la somme de 24 millions d’euros.
Ce rarissime panneau du peintre Cimabue, représentant la Dérision du Christ a été retrouvé accroché, en juin dernier, dans un couloir entre le salon et la cuisine de la maison d’une nonagénère à Compiègne. Il a été adjugé 24 millions d’euros lors de la vente aux enchères qui s’est tenu le 27 octobre dernier à Senlis.
Mais voilà, l’État, par l’intermédiaire du ministre de la Culture, Franck Riester, a décidé de refuser la délivrance du certificat d’exportation pour cette œuvre majeure de Cimabue. L’objectif ? Permettre à l’icône de rejoindre les collections nationales du musée du Louvre qui possède déjà la Maesta du peintre italien. Le musée a donc trente mois pour réunir les fonds nécessaires à la réalisation de cette acquisition. “Je salue le rôle éminent que joue le dispositif de contrôle à l’exportation des biens culturels pour la protection et l’enrichissement du patrimoine national et je remercie les membres de la Commission consultative des trésors nationaux, sous l’impulsion de son président, Edmond Honorat, dont l’examen attentif des propositions de refus de certificat éclaire mes décisions. Grâce au temps donné par cette mesure, tous les efforts pourront être mobilisés afin que cette œuvre exceptionnelle vienne enrichir les collections nationales », a déclaré Franck Riester.
La Dérision du Christ est un tableau peint provenant d’un diptyque de dévotion réalisé autour de 1280, auquel appartenaient deux autres panneaux connus de Cimabue, la Flagellation du Christ (New York, Frick Collection) et La Vierge et l’Enfant (Londres, National Gallery), avec lesquels il partage des particularités, telles que les architectures, le décor incisé d’or ainsi que l’emploi de riches pigments. L’appartenance à ce même ensemble est aussi établie par la continuité de la planche de peuplier servant de support entre le panneau conservé à Londres et ce Christ aux outrages. Ces trois œuvres ornaient très probablement le volet droit d’un grand diptyque, peut-être commandé pour la chapelle de notables ou d’une congrégation religieuse à Pise.
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