La COP 25 s’est achevée sur un échec, sur fond de radicalisation de certains courants écologistes.
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La 25e conférence des parties ou COP 25 de la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (CCNUCC) avait mal commencé. Deux semaines plus tard, ce 15 décembre, elle a tout aussi mal fini. Présidée par le Chili, la réunion des quelque 200 États parties prenantes de l’Accord de Paris de 2015 avait dû, ironie de l’Histoire, être délocalisée à Madrid, la capitale de son ancienne puissance coloniale pour cause de troubles dans le pays. La faiblesse de la présidence chilienne est sans doute une des causes mais pas la seule de l’échec de la conférence qui s’est conclue sur un accord a minima, sans commune mesure avec les enjeux.
Le principal résultat attendu était la fixation d’un accord sur les marchés internationaux du carbone, dernier volet du manuel d’utilisation de l’Accord de Paris (2015). Las, faute de consensus, la question a été reportée. Il faut dire que certains pays comme l’Arabie saoudite mais aussi le Brésil ou l’Australie voulaient profiter de la situation pour introduire des dispositions discutables. Dans ces conditions, beaucoup ont préféré le report de l’accord plutôt que l’adoption d’un mauvais accord. Même prolongée de 40 heures, la conférence n’a donc débouché que sur un texte jugé « tortueux » par les observateurs, et au contenu « médiocre ».
Peu de signaux positifs
Tous les espoirs reposent maintenant sur la COP 26 qui sera organisée l’année prochaine à Glasgow par la Grande-Bretagne. Les États devront y présenter la version révisée de leur plan d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Les engagements pris laissent espérer au mieux une hausse de la température limitée à 3°C là où l’Accord de Paris avait fixé un plafond de 2°C et même préconisé une limitation de la hausse à 1,5°C. Malheureusement, aucun signe avant-coureur pour aller dans ce sens n’a été émis à Madrid, bien au contraire. Tout d’abord, les États-Unis, l’un des principaux pollueurs de la planète, sortiront de l’Accord de Paris en novembre prochain : ils se considèrent désormais déliés de toute contrainte. Il en va tout autant des autres grands pays émetteurs de GES, comme la Chine ou l’Inde, qui préfèrent se défausser sur les anciennes grandes puissances industrielles peu enclines, de leur côté, à respecter les promesses prises à l’égard des pays en développement.
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Face à cet état des lieux, c’est l’Union européenne qui a encore le mieux tiré son épingle du jeu, avec la volonté de poursuivre ses efforts, en dépit de la réticence de la Pologne à abandonner l’exploitation de ses mines de charbon mais avec le soutien des États insulaires et des pays latino-américains. Il n’est pas certain, néanmoins, que l’Union pourra en tirer avantage l’an prochain puisque, normalement, à la date de la tenue de la COP 26, la nation organisatrice de l’événement l’aura quittée. Quant à la France, malgré les dénégations de ses dirigeants, elle n’a pas forcé son talent à Madrid, avec l’absence remarquée d’Emmanuel Macron, une courte apparition du premier Ministre Édouard Philippe au premier jour de la conférence et la présence d’une seule journée aux travaux d’Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire. L’esprit de la COP 21 est manifestement bien loin !
Le retour de l’écologie
Tout cela peut paraître en décalage avec l’agitation de la rue et le zèle des médias à relayer les visions les plus apocalyptiques sur le devenir de la planète et de ses malheureux habitants dont certains commencent à douter de leur capacité à survivre dans un tel environnement. Gardons-nous cependant de tomber dans de telles exagérations : ce qui est excessif est sans valeur. Le choix n’est pas entre les délires catastrophistes de Greta Thunberg ou d’Extinction Rebellion et les négations de principe de certains climato-sceptiques.
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De nouvelles voix commencent à se faire entendre comme celle de l’Américain Michael Shellenberger qui se qualifie lui-même d’écologiste pragmatique. Certes, sa confiance absolue dans l’énergie nucléaire peut étonner, mais son propos a le mérite de rappeler que l’espèce humaine ne saurait être menacée et que les atteintes incontestables qui affectent aujourd’hui l’environnement ne sont pas toutes issues du réchauffement climatique. Les ouvriers de la vingt-cinquième heure sont donc les bienvenus pour apporter un peu de mesure et de réalisme dans ces débats pour l’écologisme cède enfin le pas à l’écologie.