Des jeunes du centre médico-social Lecourbe de Paris (France), accompagnés de leurs soignants-éducateurs, et des frères de Saint-Jean-de-Dieu étaient mercredi à l’audience générale sur la place Saint-Pierre au Vatican. Cet instant privilégié avec le pape François leur parle tout particulièrement car lui “sait se rendre proche de ceux qui souffrent”, explique l’un d’eux.Ils voulaient aller “au cœur de l’Église, notre mère”, le thème de leur pèlerinage à Rome : on peut dire qu’avec cette virée au Vatican, c’est désormais chose faite. Emmenées depuis Paris par des membres hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, huit personnes handicapées — deux adultes et six jeunes — ont participé à l’audience générale du pape François sur la place Saint-Pierre. À quelques mètres d’eux à peine, emporté dans sa papamobile, le chef de l’Église catholique semble glisser au dessus des têtes des fidèles… Parfois, on le voit s’arrêter, bénir la foule ou embrasser un enfant qu’on lui tend à bouts de bras. Puis, l’homme en blanc continue son parcours, baigné de la douce lumière d’un soleil hors-norme pour la saison.
Pour la petite cohorte du centre médico-social Lecourbe de Paris, comme pour les milliers de pèlerins rassemblés sur la place principale du Vatican, l’instant est tout simplement exceptionnel. “Après la Terre Sainte, Rome est le berceau de l’Église universelle”, se réjouit l’un d’eux. Dans quelques instants, le pape argentin prononcera sa catéchèse. En italien, comme tous les mercredis, et sur les Actes des Apôtres comme depuis quelques semaines déjà. Mais en attendant, les pèlerins profitent de l’instant. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir le Pape de ses propres yeux ! D’autant que celui-ci leur parle tout particulièrement : “il sait se rendre proche de ceux qui souffrent”, apprécie-t-on dans les rangs des frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu devant la basilique Saint-Pierre. Ce sont eux qui encadrent ce pèlerinage.
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“Par les corps, aux âmes”
L’un d’entre eux, chargé de prodiguer des soins, est frère depuis plus de 20 ans. Sa vocation, confie-t-il, il la doit à un appel à “se faire proche de ceux qui souffrent”, aux malades et aux personnes handicapées. Pour lui, soigner des personnes, ce n’est pas simplement veiller aux blessures physiques. Il s’agit aussi d’écouter des malades et leur parler. Avec pour devise “par les corps aux âmes”, ces “bons samaritains” s’évertuent à se mettre à la suite du “Christ thaumaturge”, Lui-même proche des malades. Plus encore, les frères de la Charité — comme on les appelait autrefois — voient le Christ à travers ces personnes souffrantes, explique le frère. Cette prise de conscience, ils la doivent à leur fondateur, le Portugais Jean de Dieu (1495-1550). “Un jour, raconte le frère, lavant les pieds d’un pauvre, Jean de Dieu a reconnu le Christ en ce pauvre”.
Image ou véritable apparition ? Cette histoire a en tout cas permis de faire comprendre à Jean de Dieu que derrière toute personne que l’on soigne, “c’est au Christ souffrant que l’on a affaire”. Voilà donc la mission des frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu : “se mettre à la suite de Jésus et prendre soin des plus petits”, affirme encore le religieux. Près de 500 ans après la fondation de l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, plus d’un million de personnes malades et démunies sont aujourd’hui encore accueillies et accompagnées dans quelques 500 établissements à travers le monde.
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