Mercredi 2 octobre, le match de Coupe du monde de rugby opposant le XV de France aux Etats-Unis a donné lieu à une scène insolite dans café-rencontre du Secours catholique de Toulouse. Récit.
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Il régnait une atmosphère particulière ce mercredi matin à l’Ostalada. Ce café-rencontre du Secours Catholique à Toulouse sert chaque jour une centaine de petits déjeuners aux personnes de la rue et à celles à très faibles revenus. Elles viennent aussi s’y reposer, s’y doucher, laver leur linge. Les habitués côtoient les punks à chien de passage, souvent sans se parler. Les discussions sont très rares en dehors de leur groupe d’appartenance. C’était sans compter sur ce match de coupe du monde de rugby opposant la France aux Etats-Unis. Installée pour la première fois dans ce lieu existant depuis dix ans, la télévision est allumée. D’un même élan, un certain nombre d’accueillis se mettent debout pendant la Marseillaise, alors que tous ne sont pas Français : un bel instant de communion.
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Essai ! A peine la sixième minute passée, le joueur du Stade Toulousain Yoann Huget ouvre le score et lance le XV tricolore. A l’Ostalada, quelques sourires s’affichent. Les paroles commencent à s’échanger. Ce lieu devient ainsi, comme le souhaite son responsable Andrew Nguyen, « un lieu de vie, un lieu vivant ». Cyril, enthousiaste, croit à la victoire des Bleus : « les français vont écraser les Etats-Unis ». Pourtant, la première euphorie passée, « les Français se relâchent vite », remarque Emmanuel. A la mi-temps, les avis fusent. Pour Tintin, ancien légionnaire, « ça ne joue pas. Les Bleus ne se défendent pas, ils attendent ». Juliette, seule femme installée au premier rang devant la télévision, estime que certains joueurs ne sont pas à leur place et considère que la sélection est mauvaise. Elle a l’air de s’y connaître !
Malgré le bruit, les accueillis s’écoutent attentivement et échangent leurs avis respectifs. Tintin reconnaît que « les Français essaient mais ont du mal ». Trois points séparent alors les deux équipes. Juliette espère que les Bleus se réveillent. Elle refuse, à l’inverse de Tintin, que l’équipe de France se contente d’un maigre score, « alors qu’elle peut être meilleure ». Échange inattendu. La fin du match approche, les joueurs Français retrouvent de l’agressivité. Deux essais sont marqués coup sur coup et l’écart se creuse entre les deux équipes. Chacun se tortille sur sa chaise et veut y croire. A la fin du match, une grand-mère crie « Vive la France » ! L’atmosphère se détend, on souffle, on applaudit. Autour du ballon ovale, un beau moment de fraternité a été vécu ce matin à l’Ostalada.