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Des usines lyonnaises au bout du monde, la mission aimante de Pauline Jaricot

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Pauline Jaricot, fondatrice de l’Œuvre de la Propagation de la Foi et créatrice du rosaire vivant, aujourd’hui mondialement répandus, est une figure spirituelle incontournable de l’Église universelle. Pourtant, elle s’est avant tout engagée à Lyon auprès des ouvriers.Elle est laïque, elle est une femme et pourtant elle est à l’origine de l’une des Œuvres les plus importantes de l’Église catholique aujourd’hui : l’Œuvre de la Propagation de la Foi. Pauline Jaricot au début d’un XIXe siècle, dans une France où l’Église est ébranlée, n’a pas hésité à prendre la mission à bras le corps. Pour cette jeune fille issue d’une famille bourgeoise de la soierie lyonnaise, très pieuse et charitable, tout est parti d’une requête de son frère Philéas. Alors qu’il est en mission en Chine, il accuse un sévère manque d’argent. La jeune fille lance alors le « sou hebdomadaire », une quête de main à la main.


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Très soigneuse et disciplinée, elle met sur pied un système décimal pour répandre au maximum sa nouvelle Œuvre. Cela consiste à former un groupe de dix personnes, dont chacun des membres est chargé de former à son tour un groupe de dix autres personnes et ainsi de suite. De fil en aiguille, l’Œuvre de la Propagation de la Foi voit le jour officiellement à Lyon le 3 mai 1822. Elle est rattachée en 1922 aux Œuvres Pontificales Missionnaire et son siège est transféré à Rome. Aujourd’hui l’Œuvre rayonne dans pas moins de 140 pays à travers le monde.

Coquette, jolie, et friande des plaisirs

Adolescente, Pauline Jaricot ne se destinait pourtant pas à une telle vie. Coquette, jolie, et friande des plaisirs, elle mène une agréable vie mondaine jusqu’à sa conversion à 17 ans. Alors qu’elle entend un sermon sur la vanité, elle se sent bouleversée. Elle se confesse, prend un directeur spirituel et change de vie. Désormais, elle se consacre entièrement à Dieu et au service de son prochain. Dès lors, elle décide de s’habiller comme les ouvrières de soierie et à Noël 1816, elle fait vœu de chasteté.

Son rayonnement missionnaire est ancré dans une intense vie spirituelle. L’adoration eucharistique est son lieu de ressourcement lui permettant de multiplier ses œuvres charitables ; avant tout auprès des ouvriers. L’évangélisation de la classe ouvrière devient en effet son nouveau front d’attaque. « La plaie sociale dont souffre la France étant dans l’agglomération de la classe ouvrière, je voudrais faire de cette agglomération même, un moyen de Salut… En un mot, je voudrais qu’on rendît l’époux à l’épouse, le père à l’enfant, et Dieu à l’homme », écrit-elle.

La « Jeanne d’Arc des missions »

Elle achète une usine afin d’en faire un exemple d’entreprise travaillant dans un esprit chrétien. Malheureusement, elle confie l’affaire à des personnes malhonnêtes et se retrouve ruinée. Mais cette croix nouvelle ne l’empêche pas de rester dans la paix. Selon sa devise, il faut jeter « le passé dans le sein de Sa miséricorde et l’avenir dans Son adorable volonté pour ne s’occuper que du moment ». Elle devient une belle figure, avant-gardiste, du catholicisme social.

Troisième champ d’action pour l’évangélisation : l’enfance. Pauline Jaricot fonde par ailleurs l’enfance missionnaire avec l’œuvre de la sainte enfance. Certains salueront en elle la « Jeanne d’Arc des missions » tant son œuvre missionnaire est vaste. Le 9 janvier 1862, Pauline Jaricot meurt dans sa maison de Lorette. En 1963, elle est déclarée vénérable par Pie XI  et depuis juin 2018, le procès de béatification est entre les mains de la congrégation pour la cause des saints.  « Par sa foi, sa confiance, sa force d’âme, sa douceur et l’acceptation sereine de toutes les croix, Pauline se montra une vraie disciple du Christ », se réjouira le pape Léon XIII.

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