Tant de jours chômés à l’occasion des fêtes religieuses n’était pas du goût de Bonaparte. C’est pourquoi le premier Consul a obtenu, dans le cadre de la négociation du concordat avec le pape Pie VII, une dérogation intitulée "Indult pour la réduction des fêtes", promulguée le 9 avril 1802 par le cardinal Jean-Baptiste Caprara, afin de transférer au dimanche d’après certaines fêtes de précepte. Ainsi, dans d’autres pays, la Fête-Dieu, jour férié, a été maintenue au jeudi qui suit la fête de la Sainte-TrinitéEn France, elle a été repoussée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité en vertu de cet indult papal, afin de permettre la participation de tous les fidèles.
Le "décret Caprara"
Alors que les fêtes d’obligation de l’Église universelle étaient au nombre de dix avant la Révolution (Noël, Sainte Marie Mère de Dieu, Épiphanie, Saint Joseph, jeudi de l’Ascension, jeudi de la Fête du Saint-Sacrement, fête des saints Pierre et Paul, Assomption de Notre-Dame, Toussaint et Immaculée Conception), elles ont été réduites à quatre par le "décret Caprara" : "Les jours de fête qui seront célébrés en France, outre les dimanches, sont la Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Ascension, l’Assomption de la Très Sainte Vierge et la fête de tous les Saints." Et le Saint-Siège de préciser que trois autres fêtes auront une solennité transférée au dimanche suivant : l'Épiphanie, la Fête-Dieu et la fête des saints Pierre et Paul.
En conclusion de l’indult, comme pour compenser le net assouplissement du calendrier des fêtes liturgiques, le cardinal ne manque pas d’insister sur la qualité de la dévotion des Français, à défaut de la quantité : "Sa Sainteté attend de la religion et de la piété des Français, que plus le nombre des jours de fêtes et des jours de jeûnes sera diminué, plus ils observeront avec soin, zèle et ferveur, le petit nombre de ceux qui restent".