Le film-reportage Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai m’a profondément touché. Touché par la beauté des images, par la qualité de la bande-son. Touché par la force des témoignages des personnes malades ou handicapées et de leurs accompagnants. Touché par les témoignages de foi. Mais surtout, j’ai été sensible aux rencontres entre ces personnes souffrantes et les bénévoles qui les accompagnent et prennent soin d’eux pendant ces quelques jours de pèlerinage.
Prendre soin
Pour ceux qui s’interrogent sur ce que veut dire « prendre soin » précipitez-vous. Vous y verrez de belles personnes, pleines de simplicité et d’amour, qui offrent leur présence, avec joie, avec humour, avec simplicité. Des personnes qui assument les tâches qui peuvent apparaître les plus ingrates auprès des personnes les plus dépendantes pour tous les actes de la vie quotidienne. Et qui savent vivre, tout simplement. C’est beau parce que c’est plein d’humanité, de respect, d’écoute, de pudeur. Parce que personne n’est dans la toute-puissance.
Des personnes qui prennent soin avec une telle qualité d’âme, on en croise à Lourdes. Elles sont bénévoles, nombreuses et y vivent des rencontres bouleversantes. Ces rencontres sont aussi à l’origine de la vocation de nombreux soignants, d’aide-soignants, d’infirmiers, de professionnels, qui exercent dans les hôpitaux, dans les Ehpad, à domicile...
Consolation spirituelle
À Lourdes, dans ce contexte de don, de gratuité, est-ce plus facile que dans le monde professionnel ? Peut-être. Parce que dans le monde professionnel il y a l’usure, parce qu’on est « obligé » de prendre soin tous les jours et que ce n’est pas tous les jours facile. Parce qu’il n’y a pas toujours la bienveillance qu’on trouve à Lourdes. Parce qu’il n’y a pas l’expression de la foi et que la consolation spirituelle est terriblement absente.
Le film Lourdes nous révèle la vocation du soignant. Il nous en dit long sur l’éthique du soin.