En Chine, un évêque risque de ne pas pouvoir célébrer la messe chrismale parce qu’il continue coûte que coûte de rester fidèle au Vatican. Quelques mois après l’accord signé entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois, les tensions subsistent et des dizaines de prêtres et évêques continuent d’exercer leur apostolat clandestinement.Depuis longtemps, les relations entre l’église catholique de Chine et le Vatican sont tendues. La raison ? En Chine, il existe deux Églises : patriotique d’un côté, clandestine de l’autre. En d’autres termes, certains évêques sont reconnus par Rome et Pékin — ceux-là sont légitimes et officiels, d’autres seulement par l’une des deux institutions — ceux qui sont fidèles à Rome sont clandestins, les autres sont illégitimes. C’est le cas de Monseigneur Guo Xijin, 60 ans, évêque de Mindong depuis juillet 2016. S’il est légitime (reconnu par Rome), il est aussi clandestin car non reconnu par l’Église patriotique. Dans le diocèse de Mindong, la grande majorité des 90.000 fidèles pratique sa foi dans des églises dites « clandestines ».
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À quelques jours de la semaine sainte, la présence de l’évêque à la messe chrismale n’est pas assurée. En cause, d’après l’agence Ucanews, son refus de poser sa candidature à la Conférence des évêques de l’Église catholique en Chine, condition sine qua non imposée par le gouvernement chinois s’il souhaite que son statut d’évêque soit reconnu officiellement. La situation est loin d’être inédite, puisque depuis déjà deux ans, les dirigeants tentent d’empêcher Mgr Guo Xijin de célébrer les messes de la semaine sainte. En 2017, il avait été arrêté par la police et retenu une vingtaine de jours au cours desquels il avait subi des pressions visant à le faire adhérer à la politique religieuse du pays. C’est Mgr Zhan Silu, évêque illégitime reconnu uniquement par Pékin, qui célèbrera la messe chrismale mercredi prochain.
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Malgré l’accord provisoire passé en septembre 2018 entre le Vatican et l’Église chinoise, qui stipule qu’à date de la signature, seul le Pape sera en mesure de nommer les futurs évêques chinois, de nombreux évêques et prêtres sont soumis aux humeurs d’un gouvernement qui ne semble pas prêt à laisser les pleins pouvoirs au Saint-Siège. À ce jour, une quinzaine d’évêques, dont Mgr Guo Xijin, évoluent encore sans avoir obtenu la reconnaissance du gouvernement communiste.
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